L’affaire sur l’assassinat de Martinez Zogo continue d’alimenter les rubriques. Chaque jour avec son lot de révélation. Jeune Afrique revient sur le cas Laurent Esso et surtout de Beti Assomo
« Le 14 janvier, le commissaire du gouvernement près le Tribunal militaire de Yaoundé a ordonné un complément d’enquête dans l’affaire Martinez Zogo.Surtout, comme révélé par Jeune Afrique, Belinga Cerlin a demandé au Secrétariat d’État à la Défense (SED, en charge des investigations) de procéder à l’audition de Laurent Esso, le ministre de la Justice.Le garde des Sceaux a en effet été cité à au moins deux reprises par Justin Danwe lors de sa garde à vue. Ce dernier, lieutenant-colonel de la Direction générale des renseignements extérieurs (DGRE), a admis avoir monté et dirigé le commando ayant enlevé l’animateur radio Martinez Zogo le 17 janvier, retrouvé mort cinq jours plus tard », a rappelé Jeune Afrique.
« Danwe a affirmé avoir agi pour le compte de Jean-Pierre Amougou Belinga, lui-même détenu au SED, et a assuré lors de deux de ses interrogatoires que l’homme d’affaires avait été en contact au moment de l’opération avec Laurent Esso. Dans une troisième version de son témoignage, il n’évoque en revanche pas le garde des Sceaux.
Belinga Cerlin a donc estimé que l’audition de Laurent Esso pourrait permettre de clarifier les faits et la chaîne de responsabilités. Mais une convocation du ministre en tant que témoin doit encore obtenir l’aval du président, comme, traditionnellement, pour tout ministre en exercice », a précisé Jeune Afrique.
Le Magazine panafricain est également revenu sur le rôle que joue Beti Assomo dans cette affaire. Selon Jeune Afrique, il serait le relais du président
« S’il n’a pas encore donné son accord, Paul Biya suit de près l’évolution de la situation. Selon nos sources, il a d’ailleurs déjà pu discuter de l’affaire avec Laurent Esso, qui l’a assuré lors d’un entretien qu’il n’était pas impliqué et qu’il n’entretenait – contrairement à ce qui est, selon lui, une rumeur – aucune relation d’amitié avec Jean-Pierre Amougou Belinga.
Paul Biya s’intéresse également au sort de Léopold Maxime Eko Eko, le patron de la DGRE, toujours en garde à vue et soupçonné d’avoir été informé – a minima – de l’opération ayant visé Martinez Zogo. Mis en cause par Justin Danwe, le directeur des renseignements extérieurs s’était d’ailleurs entretenu, avant de se rendre à sa convocation au SED, avec le ministre délégué à la présidence en charge de la Défense, Joseph Beti Assomo.Ce dernier, en tant que supérieur du commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Yaoundé, rend d’ailleurs régulièrement compte à Paul Biya, comme lorsqu’il a été décidé le 14 janvier que le SED devait poursuivre l’enquête avant l’éventuelle inculpation de Jean-Pierre Amougou Belinga, Justin Danwe et des autres principaux suspects », ajoute Jeune Afrique.