Le ciel tombe sur le ministre Sadi après sa sortie sur l'affaire Martinez Zogo

Communication du gouvernement sur l'affaire Martinez Zogo

Fri, 24 Feb 2023 Source: www.camerounweb.com

Il y a quelques heures, le ministère de la Communication a pondu un communiqué. Dans celui-ci, il reprend violemment de volée les organisations internationales et les médias qui ont sali la réputation du gouvernement et annoncé un avenir sombre pour le Cameroun, dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Martinez Zogo. L’enquête suit son cours.

Le ministère dirigé par René Emmanuel Sadi est formel : le Cameroun est bien un État de droit, un pays dans lequel règnent la démocratie et le multipartisme. Et l’affaire de l’homme de média Zogo ne change en rien cette réalité selon lui.

Comme plusieurs autres citoyens, l’avocat au barreau de Paris Me Christian Bomo Ntimbane n’est pas d’accord : « Dans un communiqué daté du 23 février 2023, le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi a déclaré que le Cameroun était un État de droit », introduit l’acteur de la Société civile des réconciliateurs.

« Cette déclaration est totalement erronée. Une vue de l'esprit. Le Cameroun n'est pas un État de droit. Au Cameroun, c'est le pouvoir politique qui fait la loi. La justice n'est pas indépendante. Les libertés sont confisquées et bafouées par les autorités », rappelle Me Christian Bomo Ntimbane à René Emmanuel Sadi au cas où il l’aurait oublié. Le membre du gouvernement appréciera.

Dans la note en question, en dessous de laquelle il y avait la signature de René Emmanuel Sadi, on peut lire que « depuis quelque temps, un certain nombre d'acteurs du monde médiatique, manifestement en mal de sensation et de notoriété, ont cru devoir prendre pour prétexte l'assassinat de Monsieur Zogo Martinez, chef de chaîne de la radio urbaine Amplitude FM et animateur de l'émission Embouteillages - pour faire le procès d'un État et d'un régime, à travers des propos excessifs voire injurieux, se risquant même à prophétiser maladroitement et inconsidérément sur l'avenir du Cameroun.

C'est notamment le cas de l'Organisation non gouvernementale Reporters sans frontières et de plusieurs soi-disant lanceurs d'alerte, mais surtout du journal français Le Monde qui, dans son éditorial du 11 février 2023, se livre à des affirmations intempestives, des analyses erronées et des spéculations fantaisistes, sans aucune corrélation avec la réalité camerounaise.

Dire notamment du Cameroun qu'il s'apparente à une monarchie, dotée d'une justice aux ordres, où prévalent la violence, le secret, le clanisme, et la prédation, où le journalisme est un métier dangereux, non seulement est une contrevérité, mais relève d'une instrumentalisation éhontée et à peine voilée qui, à tout le moins, décrédibilise ce journal de renom, tenu de ce fait même, à l'exemplarité en matière d'éthique, de déontologie et de professionnalisme journalistiques.

Aussi, le gouvernement de la République entend-il réaffirmer ce qui suit : Le Cameroun est un État de droit où les libertés fondamentales, y compris la liberté de la presse, sont garanties et constituent les fondements de notre démocratie.

En témoignent, le grand nombre de partis politiques existants, la multitude des associations, des ONG et des organes de presse qui tous, mènent librement leurs activités, conformément aux lois et règlements en vigueur dans notre pays.

S'agissant de l'administration de la justice, celle-ci n'est nullement aux ordres, et assure la plénitude de ses prérogatives, dans le strict respect du principe de la séparation des pouvoirs, et en toute indépendance.

Le Cameroun n'est pas une monarchie, mais une République dotée d'institutions démocratiques qui fonctionnent normalement ; le président de la République, Son Excellence Paul Biya n'est par conséquent, ni un monarque ni un autocrate, et doit, aussi bien sa présence que son maintien à la tête de l'État, à la seule volonté du peuple camerounais souverain. C'est aussi le lieu de rappeler, qu'il aura été depuis 1990, le principal artisan de l'avènement d'une société de démocratie et de liberté au Cameroun.

L'assassinat de Monsieur Zogo Martinez a certes suscité l'indignation et la réprobation de tous au Cameroun comme ailleurs dans le monde. Pour autant, ce meurtre abominable qui s'apparente à bien d'autres survenus ailleurs dans le monde, y compris dans les démocraties les plus avancées, ne saurait, en aucun cas, ni occulter ni mettre en cause les avancées remarquables, et fondamentalement, la marche en avant et irréversible du Cameroun, vers la consolidation de l'État de droit et de la démocratie.

En réitérant la condamnation de cet assassinat sans équivoque et avec la plus grande fermeté, le gouvernement de la République entend rassurer l'opinion nationale et internationale, quant à sa détermination à tout mettre en œuvre pour que toute la lumière soit faite sur cette affaire, et que justice soit rendue ».

Source: www.camerounweb.com
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