Le ministre de l'Administration territoriale avait tranché en faveur du président
Il y a exactement sept ans, le 17 juillet 2018, le ministre de l'Administration territoriale Paul Atanga Nji prenait une décision qui allait sceller durablement l'avenir du Mouvement pour la Nation et le Développement (MANIDEM). En confortant Anicet Ékanè dans sa position de président du comité directeur du parti, le MINAT mettait fin à une période d'incertitude au sein de cette formation politique.
Cette décision ministérielle n'avait pas manqué de susciter des remous au sein du MANIDEM. Dieudonné Yebga, ancien président du parti et figure d'opposition à Ékanè, avait alors exprimé sa contestation face à cette validation officielle. Cependant, malgré ses réserves, l'expert-analyste dans le domaine électrique n'avait engagé aucune procédure formelle, ni auprès du ministère de l'Administration territoriale, ni devant les tribunaux.
Cette absence de recours juridique s'explique peut-être par la situation particulière de Dieudonné Yebga au sein du parti. Depuis 2017, une mesure d'exclusion du MANIDEM pesait déjà sur lui, compliquant sa position dans cette bataille pour la direction du mouvement.
Confronté à ces difficultés internes, Dieudonné Yebga a progressivement pris ses distances avec l'activité politique pour se recentrer sur ses activités professionnelles. Cette mise en retrait volontaire marque un tournant dans le parcours de celui qui fut une figure importante du MANIDEM.
Contacté récemment par téléphone alors qu'il séjournait dans son village natal, l'ancien dirigeant a confié suivre "avec un certain intérêt les événements en cours". Il n'exclut pas de "faire une sortie dans les prochaines heures pour donner son avis à cet effet", laissant entrevoir un possible retour sur la scène politique.
Depuis la validation de sa position par le MINAT en 2018, Anicet Ékanè coordonne les activités du MANIDEM sans partage. Sous sa direction, le parti a notamment procédé à l'investiture de son unique conseiller municipal, témoignant de la modestie de son implantation territoriale actuelle.
Cette situation illustre les défis auxquels font face les petites formations politiques camerounaises, prises entre rivalités internes et difficultés d'ancrage local.