Les meurtres s’accentuent dans les régions du pays. Le plus récent, probablement l’un des plus médiatisés, est l’affaire Martinez Zogo. Le journaliste tué entraîne une révolte sans précédent. Aujourd’hui, des suspects comme Jean-Pierre Amougou Belinga et Léopold Maxime Eko Eko sont en prison. Le territoire est devenu très dangereux au fil des années, de quoi inciter Rémy Ngono à relayer le texte que nous vous proposons de découvrir.
« Cameroun, le pays des charcutiers. L'an 2023 restera plus que jamais gravé dans la tête des Camerounais. Le 17 janvier quant à lui, une date mémorable où le peuple a compris qu'il n'était pas en sécurité dans son propre pays.
La verdure qui témoignait encore du patrimoine agricole camerounais a définitivement viré au rouge. Ce rouge qui n'est autre que le sang des innocents lâchement versé ces 60 derniers jours. On ne compte plus le nombre d'assassinats perpétrés dans le pays de Samuel Eto'o Fils depuis l'acte odieux et barbare infligé au chef de chaîne radio Amplitude FM ; j'ai nommé feu Martinez Zogo.
C'est désormais monnaie courante de voir au journal des médias locaux, une actualité sur un assassinat ou une mort mystérieuse et silencieuse. Tout un ministre des Mines est parti en cendres comme si on attisait un feu de brousse. Des jeunes dames déchiquetées et violées, laissées sans vie dans les villes de Kribi, Douala, Bafoussam et Njombe pour ne citer que celles-ci.
Comme le dit un adage très populaire : "l'exemple vient d'en haut". Une charcuterie à nulle autre pareille. Voici le Cameroun que nous vantons tant. Un Cameroun sans liberté, sans justice et sans sécurité. Un Cameroun où des hommes armés de scalpel délient les langues, perforent les yeux, entaillent le torse.
Et dire que le peuple crie justice pour Martinez depuis les forêts tropicales du sud jusqu'aux savanes du septentrion. Rien n'est fait jusqu’ici ; c'est l'inconsidération du peuple que nous vivons. Que faire si les réseaux sociaux n'existaient pas ? Que faire si la bravoure de ce meneur d'hommes en la personne de Rémy Ngono n'était pas au firmament de ce combat.
Ils ont voulu détourner notre attention en remettant en cause la crédibilité de ce dernier en fabriquant des fausses preuves sur une éventuelle monétisation de sa page en conformité avec ce combat.
Ils ont voulu nous faire croire que le papa de la clinique général Valsero cherchait à faire le buzz et que c'était l'occasion pour lui de rebondir sur la scène médiatique comme un guépard sans réel intérêt pour sa pétition.
Ils ont mis l'impudicité au-devant des propos de notre charmante écrivaine Calixthe Beyala pour nous faire croire que sa plume ne mérite pas d'être appréciée. Ils ont pris au dévolu les publications de Kareyce Fotso et Lady Ponce pour nous faire croire qu'elles suivent la tendance.
Ils ont joué la carte du tribalisme pour désunir le peuple dans ce combat. Malheureusement pour eux ce joker n'a pas marché. Alors, chers compatriotes ne baissons pas les bras. Aucun mot, aucune prière, aucune pensée et aucune action ne sont à négliger ».
Autrement dit, l'auteur de ces phrases appréciées par Rémy Ngono est convaincu que le pouvoir de Yaoundé ne fait rien pour arrêter définitivement les massacres. Il couvre de honte les célébrités du pays comme Samuel Eto'o Fils qui n'arrivent plus à proclamer leur fierté d'appartenir à une nation digne et irréprochable.