Baba Abdouraman Hamadou livre les douze leçons qu’il a tirées du scrutin
La victoire de Paul Biya, devant ancien ministre Issa Tchiroma Bakary, à la présidence du 12 octobre 2025 et la crise post-électorale que pays a connu, ont montré le vrai visage du régime de Yaoundé. Souvent qualifié dictatorial ou totalitaire, le régime Biya a montré ses failles tout au long du processus électoral. Cet épisode de la vie politique du Cameroun a levé le voile sur le caractère invincible dont bénéficie ce pourvoir quarantenaire.
C’est l’avis de Baba Abdouraman Hamadou. Dans sa sortie intitulée « Mes 12 du 12 », celui qui a soutenu ouvertement la candidature d’Issa Tchiroma Bakary lors de la présidentielle livre les douze leçons qu’il a tirées du scrutin.
Mes 12 du 12 !
Je vous livre, en toute humilité, les 12 leçons que j’ai tirées de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 qui, malgré le contexte macabre, a apporté des réponses claires à des questions essentielles.
1- Contrairement à ce que prétendaient certaines personnes, les campagnes de sensibilisation pour les inscriptions sur les listes électorales ne sont pas inutiles et nous savons désormais avec certitude que les nouvelles inscriptions sur les listes électorales sont, en très grande majorité, favorables à l’opposition. De même l’appel à la mobilisation pour la surveillance des votes a permis de limiter la fraude tout en révélant les manquements.
2- Tous les doutes ont été levés concernant ELECAM et le Conseil Constitutionnel qui travaillent en complicité et qui sont, en violation de la Constitution, deux instruments au service du pouvoir en place.
3- La méthode principale utilisée par ELECAM pour changer les résultats sortis des urnes a été étalée au grand jour. Nous savons maintenant pourquoi les pages centrales des procès-verbaux contenant les résultats sont dépourvues de signatures et paraphes et facilement détachables et remplaçables.
4- Contrairement à ce que l’on pouvait croire, les Camerounais ont démontré leur maturité politique en opérant, malgré un environnement volontairement brouillé, un choix objectif et massif sur le candidat qui leur apparaissait comme incarnant le mieux leurs aspirations du moment.
5- L’échiquier politique national est devenu beaucoup plus lisible pour les Camerounais qui savent désormais « qui est vraiment qui » et « qui joue à quoi ». Ainsi, la ligne qui sépare l’opposition du pouvoir en place est maintenant beaucoup plus claire et plus nette.
6- Nous savons maintenant avec certitude que le RDPC et son Président, malgré ELECAM, le Conseil Constitutionnel et les moyens énormes de l’État, ne sont pas invincibles dans les urnes.
7- Nous avons des indications encore plus claires que le pouvoir en place s’est défini un socle ethnique sur lequel il s’appuie pour dominer les autres camerounais. Pour preuves, les banderoles de campagne du RDPC dans la ville de Yaoundé qui appellent tous les Ekangs à voter le candidat Paul Biya ou encore les arrestations et les assassinats au faciès visant notamment les ressortissants du Grand-Nord et de l’Ouest qui sont indexés comme une menace majeure du seul fait de leurs choix politiques.
8- Nous savons désormais que la Communauté internationale, notamment un grand nombre de pays africains, l’Union Européenne et les États-Unis d’Amérique, ne reste pas insensible quand le Peuple souverain s’exprime massivement avec clarté, comme cela a été le cas le 12 octobre 2025.
9- La volonté de changement exprimée le 12 octobre 2025 ne vient pas que du Grand-Nord et de l’Ouest mais des quatre coins du Cameroun, y compris de la Région du Sud prétendument socle granitique du RDPC.
10- Les réseaux sociaux, en servant de miroirs des réalités de la Société camerounaise, se sont finalement révélés être des leviers puissants de mobilisation politique, supplantant les diffuseurs traditionnels d’informations au Cameroun.
11- La diaspora camerounaise, largement acquise à l'opposition, a confirmé son rôle majeur de puissant levier politique et financier dans la lutte pour le changement.
12- Ceux qui ont parié sur les élections pour obtenir l’alternance à la tête de l’État n’avaient pas tort. Même si cette alternance voulue par le Peuple du changement n’est pas encore effective, le vote massif et clair du 12 octobre 2025 a sérieusement déstabilisé le régime en place qui peine à sortir de la grande tourmente dans laquelle il se trouve actuellement.
ABDOURAMAN Hamadou Babba,
Citoyen Camerounais (À qui ça suffit vraiment comme ça !)