La campagne électorale pour la présidentielle du 12 octobre prend un tour inattendu. Dans une publication virale sur les réseaux sociaux, l’artiste et militant Valsero a révélé un détail qui risque de faire grincer des dents : « Pour ceux qui ne le savaient pas, la fille de monsieur Issa Tchiroma est l’épouse du neveu du Président de la République. » Une information qui confirme, selon lui, les liens étroits entre le candidat du Front pour le salut national du Cameroun (FSNC) et Paul Biya, au pouvoir depuis 1982.
Cette révélation, partagée avec une pointe d’ironie (« N’zui Manto, partage cette information sur ta page pour que tes abonnés sachent que lui et le Président de la République sont une famille par alliance »), relance le débat sur la sincérité des candidats de l’opposition. Issa Tchiroma, souvent présenté comme une alternative au régime en place, se retrouve ainsi associé à la famille présidentielle par des liens matrimoniaux. « Ce n’est pas une surprise pour les observateurs avisés, mais cela rappelle que les frontières entre opposition et pouvoir sont parfois très floues », commente un analyste politique.
Valsero, connu pour ses prises de position tranchées, ne s’arrête pas là. Il fustige les retournements de veste de certains militants, notamment ceux qui, après avoir critiqué les « vieux qui détruisent le pays depuis des années », soutiennent aujourd’hui des figures issues du système. « Tu n’as pas honte ? Ce n’est pas toi qui passais ton temps à dire aux Camerounais de refuser ces vieux ? Aujourd’hui, à cause de vos accords dans le noir, tu oses demander aux jeunes de choisir un ministre du Président qui démissionne à seulement deux mois des élections ? », lance-t-il, visiblement exaspéré.
Dans sa publication, Valsero prend également la défense de Cabral Libii, candidat de l’Univers et surnommé « Kirikou de la politique » par ses supporters. « Je sais que tu as compris qu’avec lui, les robinets de la corruption seront scellés, mais ce n’est pas une raison de t’acharner sur lui comme tu le fais », écrit-il, en réponse aux critiques dont fait l’objet le jeune candidat. Pour l’artiste, Libii incarne une alternative crédible, loin des compromissions et des alliances troubles qui caractérisent, selon lui, une partie de la classe politique camerounaise.
« Quitte derrière notre Kirikou de la politique », insiste Valsero, qui appelle les jeunes à se mobiliser pour « un changement réel ». « On ne vous gère pas ! Nous, on veut juste voir notre Kirikou de la politique, jeune mais fort, gagner cette élection au calme », ajoute-t-il, avant d’inviter les Camerounais à récupérer leurs cartes d’électeur pour le scrutin du 12 octobre.
Cette sortie de Valsero ne manquera pas de relancer les tensions au sein de l’opposition. Alors que certains candidats sont accusés de négocier dans l’ombre avec le pouvoir, la révélation des liens familiaux entre Issa Tchiroma et Paul Biya pourrait renforcer la méfiance des électeurs. « Les Camerounais sont fatigués des jeux de dupes. Ils veulent des dirigeants qui rompent vraiment avec le système, pas des recyclages », déclare un militant de la société civile.
Pour Cabral Libii, cette polémique tombe à pic. Le candidat, qui mise sur son image d’outsider et de « jeune intègre », pourrait capitaliser sur ce climat de défiance envers les figures traditionnelles. « Libii a tout à gagner de cette dynamique. Il incarne le renouveau, et c’est exactement ce que recherchent les électeurs déçus », analyse un politologue.
Alors que la campagne entre dans sa phase décisive, une question persiste : ces révélations changeront-elles la donne ? « Tout dépendra de la capacité des candidats à convaincre qu’ils sont vraiment différents », estime un observateur. Une chose est sûre : avec des alliances aussi troubles et des retournements aussi brutaux, les Camerounais ont plus que jamais besoin de clarté.