RDPC : la cartographie secrète de la reconquête de la diaspora révélée, comment 'Oligui' va faire basculer le vote

Jeune Afrique dévoile en exclusivité l'organigramme confidentiel mis en place par Paul Biya pour reconquérir les 20 000 électeurs de la diaspora. Une stratégie en cinq zones géographiques pilotée par des fidèles triés sur le volet.

Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique publiées ce 17 septembre, le président camerounais Paul Biya a discrètement restructuré son dispositif électoral à l'étranger en divisant la diaspora en cinq zones stratégiques, chacune confiée à des responsables de confiance.

L'hebdomadaire panafricain révèle que la région la plus cruciale - la "Zone Europe A" comprenant la France, la Belgique et la Grande-Bretagne où se concentre la diaspora la plus influente - a été confiée à Jean-Pierre Fogui. Cet ancien ministre délégué à la Justice, aujourd'hui secrétaire permanent de la Commission nationale des frontières, fait partie du cercle rapproché de Jean Nkuete, secrétaire général du RDPC.

Selon les statistiques d'Elecam citées par Jeune Afrique, le Gabon représente le plus gros vivier électoral de la diaspora avec environ 6 000 inscrits, loin devant la France. Cette "Zone Afrique centrale", incluant aussi la Guinée équatoriale (2 500 inscrits), a été stratégiquement attribuée au diplomate Thomas Fozein Kwanke, spécialiste des affaires étrangères.

L'hebdomadaire révèle également que les Amériques ont été confiées à Judith Yah Sunday Achidi, veuve de l'ancien Premier ministre Simon Achidi Achu et actuelle patronne de Camtel. Cette nomination dans une zone "fortement marquée par la présence des activistes sécessionistes ambazoniens" témoigne de la sensibilité géopolitique de cette région pour le régime de Yaoundé.

Cette cartographie exclusive dévoilée par Jeune Afrique illustre la hiérarchisation des enjeux : l'Europe comme vitrine politique, l'Afrique centrale comme réservoir électoral, et les Amériques comme défi sécuritaire. Une approche qui tranche avec l'abandon relatif dont souffrait jusqu'ici cette frange de l'électorat.