A travers son meeting de dimanche à Yaoundé qui a énormément mobilisé, le candidat du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC) Maurice Kamto, a encore démontré s'il en était besoin, qu'il est l'une des figures de proue de cette opposition dont la campagne électorale pourra être couronnée de succès lors du scrutin du 7 octobre si les choses se passent dans la transparence et le respect des règles électorales en vigueur, même viciées et taillées sur mesure pour le président sortant, candidat naturel et éternel du parti au pouvoir.
Les observateurs sont unanimes sur le fait. Contrairement aux élections présidentielles de 1997, 2004 et 2011 où, pendant la campagne électorale, le président sortant, Paul Biya, le même en 2018 (et depuis la nuit des temps), évoluait en unique maître du jeu face à des bras cassés d'opposants, l'adversité au président sortant, soutenue par une frange majoritaire de la population qui ne souhaite plus que de la voir consolider cet acquis en formant une coalition autour d'un seul candidat pour lui donner la victoire au soir du 7 octobre, se montre de plus en plus dynamique et menaçante pour le clan au pouvoir depuis 36 ans.
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Malgré le fait que les autorités de la principale ville du Cameroun aient bloqué les abords du stade pour empêcher les militants du MRC et les personnes qui désiraient participer au meeting de Kamto de se déployer à leur aise, et malgré la pluie qui a arrosé les lieux avant la rencontre, le meeting du Professeur Maurice Kamto dimanche après-midi au stade Omnisports Ahmadou Ahidjo de Yaoundé en est une preuve patente.
Déjà, en avant-goût de cette rencontre impressionnante avec le public électoral, le candidat du MRC que vient de rallier l'artiste populaire Valsero, s'est offert le luxe d'une balade dans les rues de la capitale camerounaise samedi, comme pour tâter le terrain. Et le moins que l'on puisse dire est que cela lui a plutôt réussi comme le montre cette vidéo de nos confrères de Camer.be.
Le meeting de dimanche, tenu après un autre tout aussi impressionnant à Garoua, le 27 septembre au sujet duquel les commentateurs ont reconnu la capacité de l' ancien ministre délégué auprès du ministre de la Justice à mobiliser les Camerounais autour de l'idéal de changement et de l'impératif de faire renaitre le Cameroun, aura permis aux fruits de tenir la promesse des fleurs.
Face à un auditoire estimé à plusieurs milliers de personnes, le postulant à la fonction présidentielle, vêtu d'un maillot de football floqué à son nom, a électrisé la foule en se montrant très offensif vis-à-vis du régime en place dont il se dit capable de lutter contre le péché mignon le plus connu qu'est la corruption : "Nous sommes prêts à diriger le pays, nous sommes préparés, nous avons les solutions!".
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Alors que la crainte que les résultats du scrutin de dimanche prochain soient manipulés comme d'habitude pour que le candidat président sortant, homme politique le plus impopulaire du Cameroun mais toujours vainqueur des élections parfois sur un score stalinien, l'emporte une fois de plus, Kamto, après avoir porté son programme politique à la connaissance des personnes qui participaient au meeting, les a rassurés : « N'ayez pas peur ! Personne ne volera notre vote! », a-t-il affirmé, lors de ce meeting que l'on peut visionner en cliquant sur le lien : https://www.youtube.com/watch?v=Kh9BLA2K8U0&t=214s
A la fin du meeting, des commentateurs notaient que nonobstant le fait que parler de la machine de fraude mise sur pied par les partisans du président sortant qui écument toutes les strates de l'administration, de la justice et des forces de défense et de sécurité relève au Cameroun du truisme, l'avocat au Barreau de Paris qui a défendu le dossier du Cameroun à la Cour Internationale de Justice dans le cadre du conflit ayant opposé de 1993 à 2008 le cameroun et le Nigeria au sujet de la péninsule de Bakassi, avait vraiment toutes ses chances. Qui plus est, compte tenu du caractère anachronique (par rapport aux démonstrations plus vigoureuses, à la limite envoûtante de ses adversaires) de la campagne électorale que mène le camp du président Biya, malgré les moyens de l'Etat qu'il utilise aux fins de sa campagne électorale, comme au temps du parti unique.