Les mouvements sont très observés du côté de Jean-Pierre Amougou Belinga et des autres suspects entre les mains de la justice pour l’affaire de l’assassinat de Martinez Zogo. Tous les regards sont tournés vers les principaux acteurs engagés pour faire la lumière sur ce meurtre. Et les choses peuvent aller très vite.
Surtout que le gouvernement sait que la soif de justice des Camerounais est très grande et que cette fois-ci aucune excuse ni subterfuge ne pourra le sauver si les auteurs de ce crime odieux ne sont pas trouvés et punis conformément aux lois en vigueur.
Pourtant, la situation semble ne pas vraiment évoluer, surtout au cours de ces derniers jours. De quoi amener l’avocat international Me Christian Bomo Ntimbane à mettre un coup de pression sur les pouvoirs publics.
Il écrit sur les réseaux sociaux : « Rappel ! Il y a lieu de rappeler aux autorités camerounaises que l'affaire Martinez Zogo n'est pas une affaire de détournement de deniers publics avec leurs multiples renvois, il s'agit ici de la mort d’un homme, de l'assassinat crapuleux d'un père de famille dans lequel sont suspectées des barbouzes ».
Par conséquent, « le peuple camerounais et la famille de Martinez Zogo veulent que justice lui soit rendue. C'est ce dernier qui est la victime », tonne fort Me Christian Bomo Ntimbane. Tout indique maintenant que tous les feux sont au vert pour que Jean-Pierre Amougou Belinga et ses compagnons descendent en prison, sauf retournement de situation à la dernière minute.
L’avocat au barreau de Paris avait aussi sorti les griffes lorsque le ministre de la Communication René Emmanuel Sadi a demandé aux médias et lanceurs d’alertes de fermer la bouche sur l’affaire s’ils ne veulent pas être frappés par le Code pénal.
Me Christian Bomo Ntimbane lui a fait apprendre une culture juridique : « Le gouvernement et les journalistes ne sont pas tenus au secret de l'enquête et ne sont pas interdits de relater une procédure judiciaire.
Je viens de lire le communiqué du ministre de la Communication René Emmanuel Sadi au sujet de l'affaire Martinez Zogo, et dans lequel il essaie de justifier la curieuse absence de communication officielle dans la phase décisive de cette affaire qui mobilise l'opinion publique.
Certaines démonstrations juridiques sur l'information du public sur les procédures judiciaires y contenues, sont juridiquement inexactes notamment sur le respect du secret de l'enquête qui s'imposerait au gouvernement ou encore sur l'interdiction faite aux médias de relater le déroulement de la procédure en cours.
Il y a lieu de rappeler que : 1- Selon les dispositions de l'article 102 du code de procédure pénale seules les personnes intervenant comme professionnel dans une enquête préliminaire sont tenues au secret.
Il s'agit des officiers de police judiciaire, des avocats, des experts sollicités dans le cadre de l'enquête visée. Le gouvernement ou les journalistes n'étant pas des acteurs professionnels sollicités pour instrumenter dans cette enquête préliminaire ne sont pas tenus au secret.
Ils peuvent donc valablement informer le public sur le déroulement de l'affaire Martinez Zogo. Il s'agit d'un droit à la communication consacré par la constitution camerounaise en son préambule, ayant force contraignante.
2- Les journalistes ne sont pas interdits de relater le déroulement des procédures judiciaires. Ce sont les commentaires malveillants, erronés visant à déformer la réalité des faits d'une procédure judiciaire, dans le but de manipuler l'opinion qui sont sanctionnés. D'où leur qualification de commentaires tendancieux par l’article 169 du code pénal.
Encore que d'après la jurisprudence, ne sauraient être constitutives de commentaires tendancieux, les informations erronées données par un journaliste et qui aura fait un démenti ».