Souledé-Roua : les corps des chercheurs et de leur guide exhumés pour complément d'enquête

Une semaine après le drame qui a secoué la localité de Souledé-Roua, les autorités ont procédé à l'exhumation des dépouilles des deux chercheurs et de leur guide, sauvagement assassinés par une foule en furie. Cette nouvelle étape marque un tournant dans l'enquête sur cette tragédie qui continue de bouleverser le Cameroun.

Ce vendredi 14 mars, les dépouilles du Dr Bello Bienvenue, de Frédéric Mounsi et de leur guide Oumarou Kabalay ont été exhumées du cimetière de Roua où elles reposaient dans une tombe commune depuis les événements tragiques. Cette opération a été ordonnée dans le cadre du complément d'enquête visant à établir avec précision les circonstances de leur mort.

Pour rappel, les trois hommes avaient été lynchés puis brûlés vifs par des habitants de la localité qui les avaient confondus avec des terroristes, alors qu'ils menaient des travaux de recherche dans la région.

Les autorités semblent déterminées à faire la lumière sur cette affaire qui a provoqué une onde de choc dans tout le pays. L'enquête ordonnée immédiatement après les faits a déjà permis l'arrestation d'une vingtaine de personnes soupçonnées d'avoir participé à ces actes barbares.

Ces développements rapides témoignent de la gravité avec laquelle les autorités traitent cette affaire, dans une région où les tensions sécuritaires liées aux groupes armés ont exacerbé la méfiance des populations locales.

Ce drame a suscité une vive émotion au sein de la communauté universitaire et scientifique camerounaise, qui pleure la perte de deux chercheurs dévoués à leur mission. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer ces actes et appeler à une meilleure protection des chercheurs travaillant dans des zones sensibles.

"Cette tragédie met en lumière les risques auxquels sont confrontés les chercheurs de terrain, mais aussi le besoin urgent de sensibilisation des populations locales sur le rôle essentiel de la recherche scientifique", a déclaré un responsable universitaire sous couvert d'anonymat.

Les familles des victimes, toujours sous le choc, attendent désormais que justice soit rendue pour leurs proches tombés dans l'exercice de leur mission au service de la connaissance.