Le département du Mayo-Banyo a un problème ; la plupart de la population est analphabète. Maintenant, ceux qui ont émergé, qui ont fait l’école, manipulent ceux qui n’ont pas fait l’école. C’est de ça qu’il s’agit. Tout le désordre qu’il y a dans le Mayo-Banyo est orchestré par l’élite. L’élite se cache derrière les associations pour instrumentaliser les populations. Dans l’arrondissement de Bankim, les Tikar sont diamétralement opposés au Mambila et au Kwandja et vice-versa. Dans l’arrondissement de Mayo-Darlé, les Kwandja sont opposés aux Peuhls et vice-versa. Dans l’arrondissement de Banyo, les Peulhs sont opposés aux Haoussa et aux Wawa, viceversa. Et tout ça, c’est le travail de l’élite. Une élite en quête de l’émergence, des postes.
J’ai envoyé un rapport au gouverneur concernant le conseil municipal extraordinaire de la commune de Bankim. Les Kwandja et les Mambila s’étaient décidés à descendre le maire. N’eut été ma sagacité, si j’avais laissé passer, le maire ne serait plus maire. Le problème de fond, c’est le tribalisme. A Mayo-Djingar, le chef de village s’est attaqué aux Peuhls avec ses frères, avec le soutien d’une élite puissante. A Banyo, les Wawa, soutenus par un certain Abdoul Karim, sont décidés d’en découdre avec les Peulhs. La preuve, celuilà est allé se faire introniser comme chef de 2e degré par ses pairs, les chefs Wawa de 3e degré alors que ce n’est pas ça la procédure. Il est allé installer sa chefferie sur le terrain d’un Peulh qui a son titre foncier.
Et quand on l’interpelle au palais de justice, tous les Wawa se déversent pour dire qu’ils vont brûler ce palais de justice. Donc, le climat dans le Mayo-Banyo est délétère. Entre les politiciens déjà, c’est la guerre ; c’est la guerre entre l’élite. Je crois que vous avez eu la chance d’avoir un des vôtres au sommet de l’Etat, il faut le soutenir, il ne faut pas le casser. Entre les Peulhs et les Haoussa, ça ne donne pas depuis que le ministre Moustapha est devenu secrétaire général adjoint à la Présidence de la République, mais les manipulateurs et agitateurs du Mayo-Banyo sont dans notre carnet noir. On va les inquiéter le moment venu, on attendait juste les instructions de notre hiérarchie, le gouverneur. Et toutes les informations que nous donnons sont de source A1. J’avais prédit que le Rdpc allait perdre la commune de Banyo, c’est ce qui est arrivé. J’avais prédit, sur la base de certains éléments, que des conseillers du Rdpc n’allaient pas voter dans le cadre des régionales. La preuve, c’est que c’est un gars Tikar qui est vice-président du Conseil régional de l’Adamaoua.