L'affaire Mebe Ngo'o au Tribunal Criminel Spécial suit son cours et la semaine dernière, le sujet le plus attendu était cette première sortie de Victor Emmanuel Menye, empêtré malgré lui, dans ce procès et qui pour la première fois, faisait face à son conseil Me Bikaï Bi Bikaï dans le cadre de son examination-in-chief.
« Lorsque je suis convoqué comme suspect, j'étais surpris car je pensais que devant un tribunal criminel, pénal même s'il est spécial, on vous oppose des faits, de la matière, mais pas des supputations, du kongossa. C'est sur ce vide, ce néant que je suis gardé à vue le 5 mars 2019 », soutient-il. C’est ainsi que, malgré ses vives protestations, Victor Emmanuel Menye est inculpé de s'être « à Yaoundé, courant 2010-2014, rendu complice de coaction de détournement de la somme de plus de 1 300 000 000 Fcfa reproché à Edgard Alain Mebe Ngo’o et à Robert Franchitti, à travers les actes d'aide et de facilitation à lui apportés en qualité de banquier, dans divers montages et transactions financiers ainsi que l'ouverture abusive de multiples comptes bancaires tant sur le plan national qu'international. De s'être à Yaoundé depuis 2011 rendu complice du crime de blanchiment aggravé de capitaux reproché à Mebe Ngo’o à travers les actes de facilitation à lui apportés en qualité de banquier dans divers montages financiers. » affirme t-il à la barre.
Depuis son incarcération, c’est la première fois, que Victor Emmanuel Menye prenait en effet la parole dans le cadre de ce procès.
Il avoue avoir été victime de son lien d'amitié avec Edgard Alain Mebe Ngo’o. C'est ce qu'indique le récit du journal la Nouvelle qui rapporte son témoignage la semaine la dernière.
« Mais chacun au regard de la dernière audience publique peut déjà se faire sa propre religion sur cette affaire. La nôtre étant que Victor Emmanuel Menye serait victime d’un délit d’amitié avec Edgard Alain Mebe Ngo’o. Car comment expliquer que convoqué dans un premier temps comme suspect, il soit surpris qu'un tribunal criminel, pénal même s'il est spécial, ne lui oppose à la place des faits que des supputations qu’il a finies lui-même par qualifier de kongossa et que par la suite, il soit transformé en suspect et gardé à vue le 5 mars 2019. Et bonjour les dégâts collatéraux ! Et Victor Emmanuel en a subi. Et il n’a pas hésité à le faire savoir : « ma fille était suivie depuis l’âge de 5 ans à l’hôpital à Paris. Lorsque le juge d’instruction m’envoie devant ce tribunal le 26 août 2020, ma fille voyage pour la France et le 16 septembre 2020 elle décède et est enterrée à Montpellier. Je ne dis pas qu’elle ne serait pas décédée.
Mais je pense qu’elle n’aurait pas été enterrée là-bas. Tout ceci à cause de la méchanceté des hommes », a-t-il lâché. La méchanceté qu’évoque ici Victor Emmanuel Menye, c’est sans doute celle attribuée au juge d’instruction qui, le 17 octobre 2019, lui demandait s’il était impliqué dans l'acquisition des effets militaires au Mindef de 2009 à 2015. Menye n’y était pas impliqué, surtout à titre personnel. Sonnant la charge, le juge d’instruction avait aussi voulu savoir en tant que Dga, si la Scb avait été impliquée dans l'acquisition desdits effets militaires. La réponse a été celle d’indiquer que le Mindef comptait parmi les 200 000 clients de la Scb. Il voulait également savoir si le Mindef a ouvert les comptes à la Scb, si oui quels types de comptes ? Réponse simple de Victor Menye : « le Mindef avait des comptes courants ouverts avant 2009 » lit-on chez le confrère