Vision 4: u avertissement tombe pour Paul Biya en plein direct, c'est très sérieux

Dans un message qui résonne comme un avertissement aux formations politiques, le porte-parole du Collectif des filles et fils de l'Extrême-Nord a exprimé le mécontentement grandissant de cette région face à ce qu'il considère comme une instrumentalisation électorale.

Lors de son intervention dans l'émission "Club d'Élites" diffusée sur Vision 4, Hamadou Bachirou n'a pas mâché ses mots : « Je voudrais ici dire qu'en réalité, la région de l'Extrême-Nord, à travers notre collectif, souhaite faire comprendre à tous les acteurs politiques — pas seulement ceux du RDPC — que nous ne sommes pas un réservoir électoral à utiliser uniquement lors des élections. Nous ne sommes pas un réservoir électoral. J'ai comme l'impression que l'Extrême-Nord est perçue comme une chasse gardée, que l'on s'apprête toujours à exploiter à bon escient. »

Pour illustrer sa pensée, le porte-parole a eu recours à une métaphore parlante : « Je réponds par une sagesse africaine : "Méfiez-vous de l'âne qui a l'habitude de transporter vos effets, et à qui vous refusez une gorgée d'eau au moment opportun. Ne soyez donc pas surpris si cet âne finit par se rebeller contre vous", bien entendu dans le bon sens. »

Cette déclaration intervient dans un contexte politique où l'Extrême-Nord, région parmi les plus peuplées du Cameroun, a traditionnellement été considérée comme un bastion électoral pour le parti au pouvoir.

Bien que Hamadou Bachirou n'ait pas détaillé les griefs spécifiques, sa sortie médiatique s'inscrit dans un contexte où plusieurs collectifs régionaux dénoncent régulièrement le manque d'infrastructures et d'investissements dans leurs localités malgré leur fidélité électorale.

L'Extrême-Nord, confrontée aux défis sécuritaires liés à la présence de Boko Haram, aux aléas climatiques et à la pauvreté chronique, semble ainsi vouloir conditionner son soutien politique à des avancées concrètes en matière de développement.

Cette position pourrait annoncer une reconfiguration des rapports de force à l'approche des prochaines échéances électorales, forçant les partis politiques à revoir leur stratégie d'engagement dans cette région stratégique du Cameroun.