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Ça ne tenait qu'à un fil : voici celui qui a donné l'ordre final d'emprisonner Amougou Belinga

Emprisonnement de Maxime Eko Eko et Amougou Belinga

Mon, 6 Mar 2023 Source: www.camerounweb.com

« Comment Léopold Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga ont été jetés en prison : chronique d’un feuilleton à rebondissements », c’est comme cela que le lanceur d’alertes Boris Bertolt a titré une publication récente en ce qui concerne l’affaire Martinez Zogo et dans laquelle il déroule les évènements dans leur chronologie.

Vendredi 03 mars 2023, les personnes suspectées dans l’affaire Martinez Zogo doivent être présentées devant le commissaire du gouvernement, Belinga Cerlin. Après près d’un mois d’enquête et de détention au Secrétariat d’État à la défense, ce jour consacre la fin.

Mais a également lieu à Yaoundé la rentrée de la session parlementaire du mois de mars. Dès lors, le tribunal militaire doit attendre la fin de la cérémonie afin que les opérations soient coordonnées en relation avec le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo.

Mais, il y a également une guerre souterraine. Si la mise en détention provisoire de Jean-Pierre Amougou Belinga est acquise au sommet de l’État, le cas de Léopold Maxime Eko Eko divise. A la manœuvre, le Délégué général à la sûreté nationale, Martin Mbarga Nguélé qui estime qu’il n’existe pas suffisamment d’éléments permettant d’attester de l’implication de Léopold Maxime Eko Eko dans cette affaire.

Le DGSN accuse les gendarmes d’avoir torpillé l’enquête à son sujet pour satisfaire les intérêts politiques du Secrétaire général de la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh qui rêve de le remplacer à la tête de la DGRE depuis des années.

Batailles au sein du sérail

Le ministre de la Défense Joseph Beti Assomo sait également à son tour qu’il joue sur du sable mouvant. L’homme qui est souvent cité comme futur SGPR est attendu sur le dossier. Il est Akonolinga comme Léopold Maxime Eko Eko. Ses services sont divisés.

Des collaborateurs de la justice militaire hauts lui ayant clairement suggéré que Léopold Maxime Eko Eko soit libéré au vu des éléments de l’enquête. Mais en face, il y a un camp qui estime qu’il doit être déféré. Et ce camp est représenté par le contre-amiral, Joseph Fouda, conseiller spécial du président de la République.

La bataille est donc rude et Joseph Beti Assomo fait savoir qu’il attend les instructions du président de la République tout comme c’est Paul Biya qui lui avait ordonné de demander au DGRE de se rendre au SED.

Quand le cortège des suspects entre au tribunal militaire à 17h45 mn, le sérail est sous haute tension. La pression repose sur le commissaire du gouvernement qui doit rédiger ses premières réquisitions avant de les transmettre à un juge d’instruction. L’ambiance est un peu plus détendue car pour les suspects, le dossier de l’enquête préliminaire n’est pas solide.

A cet instant, Jean-Pierre Amougou Belinga et ses proches pensent qu’il a des chances d’être libéré. Les proches de Léopold Maxime Eko Eko. Seuls Danwe savait que son sort avait déjà été définitivement scellé. Des renforts des équipes spéciales d’intervention rapides (ESSIR) sont déployés.

Libération

Les magistrats militaires sont sous tension. Pendant que les suspects reçoivent leurs familles, ils font des va et viens. Ils sont en liaison direct avec la Direction de la justice militaire du ministère de la Défense. Joseph Beti Assomo lui-même ne dort pas. Paul Biya doit réexaminer tout le dossier et donner les dernières instructions. Les instructions se font attendre.

Mais vers 22h, Léopold Maxime Eko Eko est convoqué. Les magistrats militaires lui font savoir qu’il n’y a rien contre lui et qu’il sera libéré. Le cas Jean-Pierre Amougou Belinga est toujours en examen.

Le commissaire du gouvernement a déjà fait savoir au ministre de la Défense que sur la base des procès-verbaux de la commission mixte, il ne sait pas sur quelle base il pourrait envoyer Léopold Maxime Eko Eko en prison. S’agissant de Jean-Pierre Amougou Belinga, il pourrait descendre à Kondengui en attendant que le juge d’instruction achève l’enquête.

Aux alentours de 1h20 minutes, le commissaire du gouvernement, Belinga Cerlin commence par recevoir les éléments de la DGRE pour leur signifier ce qui leur est reproché. Leur sort est scellé. 10 d’entre eux sont d’ailleurs inculpés trois heures de temps après pour assassinat. Les autres membres du commando sont inculpés pour filature et enlèvement.

Direction Kondengui

Aux alentours de 3h30 mn, sur instruction du ministre de la défense Joseph Beti Assomo, le directeur de la justice militaire, le colonel Sipa Didier Ndongmo débarque au tribunal militaire. C’est un coup de tonnerre car personne ne sait ce qu’il vient faire.

Il fait savoir au commissaire du gouvernement que malgré tout instruction a été donnée d’envoyer Léopold Maxime Eko Eko et Jean-Pierre Amougou Belinga en prison. Ce qui sera le cas aux alentours de 7h30. Ils prendront la route de Kondengui.

Dans le sérail, une question : Qui a envoyé le colonel Sipa Didier Ndongmo à 3h30 mn au tribunal militaire ? Pour certains collaborateurs de Joseph Beti Assomo, « le chef n’obéit qu’aux instructions du grand patron qui est Paul Biya ».

Source: www.camerounweb.com
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