En première ligne de front, dans les violents affrontements du jeudi 08 décembre 2016 à Bamenda, ils n’ont plus fait signe de vie. Ils faisaient partie de nombreux jeunes qui voulaient en découdre avec les cadres du Rdpc et certains membres du gouvernement, venus prendre part au meeting du parti au pouvoir pour la paix dans la région du Nord-ouest. Un meeting, perturbé par une horde de jeunes fous furieux, qui ont dressé des barricades sur les grandes artères de la ville avant d’investir la place des fêtes de Bamenda où devrait avoir le « meeting de la paix ». Drogués, ces véritables « s’en fou la mort » avec des catapultes, des pierres et des mains nues ont décidé de tenir tête à l’armée en affrontant les unités opérationnelles de la police et de la gendarmerie déployées pour la circonstance. Dans ce face à face ce jour, un lourd bilan.
Des morts, des blessés, des véhicules cassés et des édifices publics brûlés. Dans le rapport du gouverneur de la région du nord-ouest, Adolphe Lele Lafrique, contenue dans une correspondance adressée au ministre de la communication Issa Tchiroma Bakary, avec en objet, « meeting du Rdpc perturbé à Bamenda », le bilan était bien chiffré et détaillé. « 02 morts, 04 gendarmes blessés, 04 policiers bléssés, le commissariat du troisième arrondissement de Bamenda Brûlé, certains pavillons de l’hôtel régional de Bamenda saccagés, 58 interpellations, dont 34 par les gendarmes et 24 par les policiers ». Dans cette horde de jeunes, très engagés dans « la lutte contre l’injustice et la marginalisation de la minorité anglophone », des noms. Des jeunes qui se sont échappés des griffes de ces hommes en tenues armées jusqu’aux dents après avoir reçu plusieurs coups de matraques.
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Il s’agit de ceux qui étaient un peu connus, de Kengne Marcus, Kuetche Fonkwa Ronald Victorien et Manfouo jules. Le premier cité et le troisième étant des Bamboutos et le deuxième, de la Mifi. Des jeunes enrôlés dans cette lutte pour « l’indépendance totale des deux régions anglophones » par un leader de jeunes qui avait requis l’anonymat et dont-il se disait très proche des partisans de Felix Agbor Nkongo, le président de l’anglophone civil society consortium. Un puissant acteur de la crise anglophone arrêté, puis libéré le 31 août 2017 par le président Paul Biya. Depuis ce jeudi 08 décembre 2O16 aucune nouvelle de ces jeunes Camerounais sans avenir, comme bon nombre portés disparus.
Des jeunes qui croyaient qu’en descendant dans la rue, ils obtiendraient gain de cause. L’indépendance souhaitée des régions du nord-ouest et du sud-ouest. Avec la crise qui a pris d’autres proportions inquiétantes à l’heure actuelle tout porte à croire qu’ils seront encore des dizaines à laisser leur peau ou à dis paraitre à jamais. D’où l’urgence d’une résolution pacifique de cette crise sociale et politique qui dure depuis deux ans.
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