Basile Atangana Kouna est désormais un homme libre. En détention depuis 2018, l'ancien ministre de l’Eau et de l’Énergie et ancien directeur général de la CamWatera été remis en liberté. Ce dernier était poursuivi pour “détournement de derniers publics en coaction“, “complicité“ des mêmes faits, “émigration clandestine“ et de “violation des dispositions du Code des marchés public“ dans le cadre de l’opération anticorruption Épervier.
C’est en mars 2018 que Basile Atangana Kouna, par ailleurs ancien Directeur général de la CamWater a été arrêté au Nigeria avant d’être ramené à Yaoundé.
Cette libération ne fait pas l'unanimité car d'autres aussi auraient pu connaitre le même sort mais ce ne fut pas le cas. Le deux poids deux mesures refait surface dans la justice qui est déjà mis à mal depuis.
D’aucuns interrogent le fondement juridique de l’intervention jugée récurrente de la présidence de la République dans des dossiers judiciaires en cours. Des interventions révélées et dévoilées par la révolution numérique des réseaux sociaux heurtent de plein fouet une opinion publique interloquée.
C'est le cas de Me Emmanuel Simh pour qui la corruption est le quotidien du cercle au pouvoir.
« Ce que je souhaite si la loi est encore appliquée, est que l’on change au moins un point. Qu’on dise que lorsqu’une personne a remboursé qu’elle soit libérée automatiquement, que ça ne dépende plus de la volonté d’un homme politique. C’est un grand danger.
Parce qu’on peut imaginer que si le ministre de la justice vous considère comme étant un adversaire politique, il peut vous garder en prison, même si vous remboursez. Quand j’étais jeune, il n’y avait pas de fonctionnaires milliardaires. C’est un phénomène de Paul Biya.
Aujourd’hui ces fonctionnaires fêtent publiquement leurs milliards. La corruption est dans le régime de monsieur Biya comme le carburant dans une voiture (…) Le pouvoir de Yaoundé utilise la corruption pour perdurer » a-t-il indiqué dans Equinoxe soir de ce samedi.