Les employés du chantier national de la BEAC Cameroun en grève pour réclamer leurs salaires impayés

Le mouvement de protestation met en lumière les difficultés financières rencontrées par les ouvriers du projet de construction du siège de la Banque Centrale

Une grève a éclaté ce samedi sur le chantier du nouveau siège national de la Banque des États de l'Afrique Centrale (BEAC) au Cameroun. Plusieurs dizaines d'employés ont cessé toute activité pour protester contre le non-paiement de leurs salaires depuis plusieurs mois.

Rassemblés devant l'entrée principale du chantier, les ouvriers brandissaient des pancartes réclamant le versement immédiat de leurs arriérés de salaires. "Nous travaillons sans être payés depuis des mois. Comment peut-on nourrir nos familles dans ces conditions ?", s'indigne Jean K., l'un des porte-parole improvisés du mouvement.

Selon les témoignages recueillis sur place, certains employés n'auraient pas perçu leur salaire depuis plus de trois mois. Une situation qui devient intenable pour ces travailleurs, majoritairement journaliers ou sous contrat temporaire.

"J'ai quitté des petits chantiers de quartier où je gagnais au moins quelque chose chaque jour pour venir travailler sur ce projet prestigieux, pensant que la rémunération serait plus stable", explique Paul M., maçon qualifié. "Aujourd'hui, je regrette amèrement ce choix. Au moins, dans les chantiers de quartier, on est payé à la fin de la journée."

Les grévistes pointent du doigt la responsabilité de la haute direction de la BEAC et notamment son gouverneur, Yvon Sana Bangui. Selon plusieurs employés, qui ont requis l'anonymat par crainte de représailles, des menaces auraient été proférées à l'encontre de ceux qui oseraient protester.

"On nous dit de patienter, que l'argent va venir, mais chaque fois que quelqu'un élève la voix, il est menacé de licenciement", affirme un chef d'équipe présent sur le chantier depuis le début des travaux.