Le verdict est tombé dans l'affaire de gestion des fonds COVID-19
La justice a rendu son verdict dans l'affaire concernant la gestion des fonds destinés à la lutte contre la pandémie de COVID-19 au sein du Ministère de la Santé. Quatre hauts fonctionnaires ont été reconnus coupables de fautes de gestion pour violation des règles relatives à l'exécution des dépenses de l'État.
Selon la décision rendue le 30 avril 2025, les sanctions suivantes ont été prononcées :
M. EYENGA NDJOMO Elisée Amour II a été reconnu coupable de quatre fautes de gestion et condamné à une amende de 3 000 000 FCFA
M. OUSMANE DIABY a été reconnu coupable de quatre fautes de gestion et condamné à une amende de 2 000 000 FCFA
M. BEKOLO EDOU Rémy a été reconnu coupable de quatre fautes de gestion et condamné à une amende de 1 000 000 FCFA
Mme NTUE NGAPOUT ABIBA épouse NJOYA a été reconnue coupable d'une faute de gestion et condamnée à une amende de 1 500 000 FCFA
Dans sa décision, la juridiction a précisé qu'aucun préjudice financier n'a été subi par l'État dans cette affaire. Cette précision importante explique pourquoi aucune mise en débet (obligation de remboursement des sommes détournées) n'a été prononcée à l'encontre des condamnés.
Par ailleurs, le tribunal a également décidé de ne pas prononcer de déchéance à l'encontre des quatre fonctionnaires, tenant compte du "contexte particulier d'exécution du marché en cause", une référence probable à l'urgence sanitaire et aux conditions exceptionnelles qui prévalaient durant la crise du COVID-19.
Cette condamnation intervient dans le cadre des nombreuses procédures judiciaires ouvertes pour faire la lumière sur la gestion des fonds alloués à la lutte contre la pandémie de COVID-19 au Cameroun. L'affaire avait suscité de vives réactions dans l'opinion publique, particulièrement après la publication de rapports d'audit pointant diverses irrégularités dans la passation des marchés et l'exécution des dépenses.
Des sources proches du dossier indiquent que les fonctionnaires condamnés auraient notamment contrevenu aux procédures d'urgence mises en place pour l'acquisition d'équipements médicaux et de médicaments.
Cette décision suscite déjà des réactions contrastées. Certains observateurs estiment que les sanctions sont clémentes au regard de la gravité des fautes commises, tandis que d'autres soulignent l'importance de la reconnaissance par la justice de l'absence de préjudice financier pour l'État.
Un expert en droit administratif, qui a requis l'anonymat, analyse la situation : "Cette décision reflète une volonté de sanctionner les manquements aux procédures sans pour autant compromettre définitivement la carrière de fonctionnaires qui ont agi dans un contexte d'urgence sanitaire mondiale."
Les avocats des condamnés n'ont pas encore indiqué s'ils comptaient faire appel de cette décision.
Selon nos informations, d'autres procédures concernant la gestion des fonds COVID-19 sont toujours en cours d'instruction, impliquant d'autres ministères et organismes publics.
Le gouvernement, par la voix du Ministre de la Justice, avait promis que "toute la lumière serait faite" sur l'utilisation des fonds dédiés à la lutte contre la pandémie, suite aux pressions des partenaires internationaux et de la société civile.