Matchs truqués: les aveux d'un président de club proche de Samuel Eto'o, c'est très grave

Le président du club camerounais revient sur les polémiques qui ont marqué la saison

Après une saison tumultueuse marquée par de multiples scandales, Valentin Nkwain, le controversé président du Victoria United FC, s'est finalement exprimé devant ses joueurs lors d'une allocution de fin de saison. Ses propos, rapportés sur les réseaux sociaux, révèlent un homme qui tente de justifier ses méthodes tout en pointant du doigt les pratiques de certains de ses joueurs.

"Je ne séquestre pas les joueurs"

Dans une déclaration empreinte de fermeté, le dirigeant du club de Limbe a fermement nié les accusations de séquestration qui l'ont poursuivi tout au long de la saison : "On a eu beaucoup de problèmes cette saison, notamment des mensonges qui racontaient que le président d'Opopo a séquestré les joueurs. Vous connaissez bien ce qui s'est passé, et vous savez que je ne séquestre pas les joueurs."

Ces accusations, rappelons-le, avaient été portées en février dernier par le gardien Djomeni Eric Parfait et deux de ses coéquipiers, Ewane Enopa et Étienne Mukete, qui avaient déposé plainte pour "séquestration" et "torture" contre leur président. L'affaire avait provoqué un tollé dans le milieu du football camerounais et conduit à l'ouverture d'une enquête administrative.

Loin de remettre en question ses méthodes, Valentin Nkwain a revendiqué son style de management autoritaire : "Je peux être strict, dur, mais j'aime mes joueurs." Cette déclaration illustre parfaitement le paternalisme controversé qui caractérise sa gestion du club depuis sa prise de fonction en 2020.

Ce style de direction, déjà critiqué par plusieurs entraîneurs ayant travaillé avec lui, continue de diviser. Certains y voient une forme de dévotion paternelle, d'autres une dérive autoritaire incompatible avec le professionnalisme moderne du football.

Mais c'est sur la question des matchs truqués que la déclaration de Nkwain prend une tournure particulièrement intéressante. Le président n'a pas hésité à pointer du doigt certains de ses joueurs : "Vous savez qu'il y a des choses que des joueurs ont faites, et qui n'étaient pas bonnes, et qui étaient antisportives: les ventes de matchs notamment."

Cette accusation directe fait écho aux soupçons qui pesaient sur certains membres de l'effectif, notamment après la série de quatre défaites consécutives entre janvier et février, qui avait fait chuter le club champion en titre à la neuvième place du classement.

Cette prise de parole intervient dans un contexte où Valentin Nkwain fait face à une pression croissante. Sanctionné par la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pour menaces sur arbitres et condamné à une amende de dix millions de francs CFA, le dirigeant voit son "système" remis en question.

Les voix réclamant des sanctions plus sévères se multiplient au sein de la famille du football camerounais, tandis que les autorités judiciaires poursuivent leur enquête sur les allégations de séquestration.

Malgré cette tentative de justification, l'avenir de Valentin Nkwain à la tête du Victoria United FC reste incertain. Ses méthodes controversées et les multiples scandales qui l'entourent continuent de ternir l'image du club et du football camerounais dans son ensemble.

Cette déclaration, loin d'apaiser les tensions, semble plutôt confirmer la ligne de défense du président : minimiser les accusations tout en contre-attaquant sur le terrain des pratiques douteuses de certains joueurs. Une stratégie qui pourrait bien ne pas suffire à sauver sa position dans un contexte où la pression s'intensifie de toutes parts.