Issa Tchiroma Bakary attendu au TCS: l'heure est-il si grave pour le ministre démissionnaire?

Issa Tchiroma Bakary, Mincom Image illustrative

Wed, 6 Aug 2025 Source: www.camerounweb.com

Face aux rumeurs persistantes circulant sur les réseaux sociaux et dans certains médias, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre et candidat déclaré à l'élection présidentielle de 2025, a tenu à rétablir la vérité. Contacté par Le TGV de l'Info, le président du Front National pour la Sauvegarde de la Constitution (FNSC) a formellement démenti avoir reçu une quelconque convocation du Tribunal Criminel Spécial (TCS) pour le 8 août 2025.

"Peut-être qu'on parle d'un autre Tchiroma. Moi, je suis chez moi. Je n'ai reçu aucune convocation", a déclaré l'ancien ministre avec une pointe d'ironie. Allant plus loin dans sa défense, il interroge : "On va me convoquer pour avoir volé quoi ? Au ministère des Transports il y a 30 ans ? À la Communication où on me donnait 3 millions pour désintéresser les journalistes ? Ou à l'Emploi, où les fonds étaient sous gestion internationale ?"

Cette sortie médiatique vise à couper court aux spéculations qui entouraient sa personne depuis plusieurs jours. L'ancien ministre insiste sur le fait qu'aucun dossier judiciaire n'a jamais été officiellement notifié contre lui durant ses nombreuses années de service dans différents départements ministériels.

Une manœuvre de déstabilisation politique ?

Issa Tchiroma Bakary n'hésite pas à qualifier ces rumeurs de "manœuvre de déstabilisation politique" orchestrée à l'approche du scrutin présidentiel de 2025. Cette accusation s'inscrit dans un contexte politique tendu, où plusieurs candidats font l'objet de diverses controverses et polémiques.

Le candidat du FNSC semble voir dans cette affaire une tentative de ternir son image publique et de compromettre ses chances électorales, une pratique qu'il dénonce fermement.

Profitant de cette sortie médiatique, Issa Tchiroma Bakary est également revenu sur l'incident récent concernant l'interdiction de sortie du territoire dont il a fait l'objet. Il a précisé que l'ordre lui avait été notifié verbalement par un commissaire, sans qu'aucune notification écrite ne lui soit remise.

"J'ai gardé mon calme pour éviter tout incident. Mais qu'on ne pense pas que je me tairai éternellement", a-t-il averti, laissant entrevoir une réaction plus ferme si de tels incidents se reproduisaient.

L'ancien ministre a également pointé du doigt ce qu'il considère comme une manipulation orchestrée autour de la diffusion de la photo de son passeport sur les réseaux sociaux. Il accuse certains agents de l'aéroport d'avoir organisé cette fuite de manière ciblée.

"Pourquoi publier uniquement le visa américain ? Mon passeport contient des visas européens et d'autres. L'objectif est de manipuler l'opinion", a-t-il expliqué, dénonçant une présentation partiale de l'information destinée à influencer l'opinion publique.

Dans la foulée de ces clarifications, Issa Tchiroma Bakary a annoncé qu'il comptait répondre de manière "musclée" aux attaques d'Aminatou Ahidjo, qui l'a récemment pris à partie publiquement. Cette annonce laisse présager de nouvelles tensions dans le paysage politique camerounais.

Cette polémique s'inscrit dans un climat électoral déjà marqué par diverses controversies. Comme l'a récemment souligné Jean-Bruno Tagne, qui a fustigé ce qu'il appelle la "vaste plaisanterie" des candidatures à la présidentielle 2025, le processus électoral suscite de nombreux débats et critiques.

L'intervention d'Issa Tchiroma Bakary vise manifestement à clarifier sa situation juridique et politique, tout en dénonçant ce qu'il perçoit comme des tentatives de manipulation de l'opinion publique à son encontre.

La suite des événements dira si ces clarifications suffiront à apaiser les polémiques ou si elles alimenteront davantage les débats autour de sa candidature présidentielle.

Source: www.camerounweb.com