REVELATION : Paul Biya face au défi de la transmission du pouvoir après le "syndrome Brenda"

Une enquête exclusive de Jeune Afrique sur les coulisses de la succession présidentielle perturbée par les révélations familiales

Yaoundé - Les déclarations fracassantes de Brenda Biya ont relancé avec une acuité particulière la question de la succession de Paul Biya. Selon une enquête exclusive menée par Jeune Afrique dans les milieux proches du RDPC et de l'opposition, cette crise familiale publique complique significativement les plans de transmission du pouvoir élaborés par l'entourage présidentiel.

Jeune Afrique a pu établir que l'épisode Brenda Biya a provoqué un véritable séisme dans les calculs politiques de l'entourage présidentiel. "Cette affaire remet en question toute la stratégie de communication autour de la famille présidentielle", confie à Jeune Afrique un proche conseiller du chef de l'État.

Nos révélations exclusives montrent que plusieurs scenarios de succession étaient à l'étude depuis 2023, impliquant tous une mise en scène soigneuse de "l'harmonie familiale" comme gage de stabilité pour la transition. Les sorties médiatiques de Brenda Biya ont anéanti ces plans.

L'enquête de Jeune Afrique révèle que les révélations de Brenda Biya ont eu des répercussions directes sur les ambitions de certains "dauphins" présumés. Frank Biya, frère de Brenda et fils aîné du président, aurait ainsi vu sa cote chuter dans les sondages internes commandés par le RDPC.

"Les électeurs camerounais découvrent une famille dysfonctionnelle là où on leur vendait une image de sérénité", analyse pour Jeune Afrique un politologue de l'Université de Yaoundé. "Cela remet en cause la légitimité même d'une transmission dynastique."

Selon nos sources exclusives au sein du RDPC, les barons historiques du parti au pouvoir auraient organisé des réunions de crise pour évaluer l'impact politique de l'affaire Brenda Biya. Jeune Afrique a appris que certains dignitaires du régime plaideraient désormais pour un "renouvellement complet" plutôt qu'une transmission familiale.

"L'affaire Brenda a libéré la parole de nombreux cadres du parti qui n'osaient pas critiquer ouvertement le principe dynastique", révèle à Jeune Afrique un membre influent du bureau politique du RDPC.

Les révélations exclusives de Jeune Afrique suggèrent que l'entourage présidentiel pourrait être contraint de revoir entièrement sa stratégie pour la présidentielle de 2025. Plusieurs options seraient désormais à l'étude : du maintien coûte que coûte de Paul Biya au pouvoir jusqu'à l'émergence d'un candidat "externe" à la famille présidentielle.

"Brenda Biya a involontairement ouvert une brèche dans laquelle s'engouffrent tous ceux qui remettent en cause le système", conclut pour Jeune Afrique un analyste politique proche de l'opposition.

Cette crise familiale pourrait ainsi marquer un tournant historique dans l'évolution politique du Cameroun, bien au-delà des intentions initiales de son déclencheur.