Joshua Osih accuse Bello Bouba d'être le "cheval de Troie" de Paul Biya

Bello Maigari Bouba Joshua Osih accuse Bello Bouba d'être le "cheval de Troie" de Paul Biya

Sat, 20 Sep 2025 Source: www.camerounweb.com

Le candidat du SDF dénonce une stratégie de division de l'opposition et évoque un précédent historique remontant à 1992

À moins d'un mois de la présidentielle camerounaise, les tensions s'exacerbent au sein de l'opposition. Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF) et héritier politique de John Fru Ndi, a lancé une offensive frontale contre Bello Bouba Maïgari lors d'une interview accordée à RFI, l'accusant d'être instrumentalisé par le pouvoir en place.

La formule choc de Joshua Osih résume sa vision de la relation entre Bello Bouba Maïgari et Paul Biya : "Monsieur Bello Bouba et Monsieur Biya, c'est blanc bonnet et bonnet blanc." Cette expression, qui suggère une identité de fond malgré des apparences différentes, s'accompagne d'accusations graves de collusion.

Le candidat du SDF justifie cette attaque par un rappel historique, évoquant la présidentielle de 1992 où, selon lui, Bello Bouba aurait déjà joué le rôle de "diviseur" au profit de Paul Biya. "C'est ce qu'il a fait en 1992", martèle-t-il, suggérant que l'histoire se répète.

Joshua Osih ne mâche pas ses mots concernant les motivations réelles de son concurrent. Il affirme que Bello Bouba Maïgari "se présente pour faire passer son ami d'enfance" et accuse l'UNDP de participer à la course "non pas pour la gagner, mais pour diviser les voix de l'opposition au profit du président sortant".

Cette accusation de "cheval de Troie" s'inscrit dans une stratégie plus large de dénonciation de ce que Joshua Osih présente comme une manipulation orchestrée du scrutin.

Au-delà des polémiques, le candidat du SDF réaffirme son projet politique fondamental : l'instauration d'un "fédéralisme d'exécution où on remettrait le pouvoir au peuple". Cette proposition, inchangée depuis 1990 selon ses dires, s'oppose frontalement au "régime hyper présidentialiste, hyper centralisé, qui tue toute opportunité au développement".

Concernant Paul Biya, qu'il ne considère paradoxalement pas comme son "principal adversaire", Joshua Osih estime sans détour que le président sortant "n'a plus les capacités nécessaires à gouverner ce pays" après 43 ans au pouvoir.

Interrogé sur le ralliement de 27 cadres de son parti au camp de Bello Bouba, Joshua Osih adopte une posture de mépris calculé. Il décrit ces transfuges comme "des gens qui n'ont pas pu gagner des élections locales et qui n'exercent aucune influence politique que ce soit", tentant ainsi de minimiser l'impact de ces défections.

L'ironie du plagiat politique

Avec un certain sens de la formule, le candidat du SDF évoque les "emprunts" de son rival à son programme, notamment sur la question de l'amnistie des prisonniers de la crise anglophone. "Si toute la classe politique peut s'inspirer de ce que je propose, je pense que j'aurai déjà réussi un des paris de cette élection", déclare-t-il non sans ironie.

Ces attaques croisées révèlent les fractures profondes qui traversent l'opposition camerounaise à quelques semaines du scrutin. Dans un système de vote à un tour, la dispersion des voix pourrait effectivement profiter au candidat sortant, donnant une résonance particulière aux accusations de Joshua Osih.

La question demeure de savoir si ces révélations sur les "vraies motivations" de Bello Bouba Maïgari influenceront un électorat d'opposition en quête d'unité face au système en place. L'enjeu dépasse désormais les programmes pour se concentrer sur la confiance et l'authenticité des candidatures opposées à Paul Biya.

Source: www.camerounweb.com