Prof Jean Bahecek au Conseil constitutionnel
Dans une publication ce lundi 27 octobre, le professeur Jean Bahebeck a invité le Conseil constitutionnel à ne pas lire le compte-rendu que lui a fait ELECAM, l'institution qui a organisé les élections dans les conditions qu'on connait tous.
L'homme politique appelle tous les Camerounais a garder la fois et à veiller à ce que les sacrifices des pères fondateurs ne soient pas vains.
PEUPLE CAMÉROUNAIS, CHERS COMPATRIOTES,
HONORABLES MEMBRES DU CONSEIL CONSTITUTIONNELLE,
"En ce jour solennel où la nation retient son souffle, nos regards se tournent inévitablement vers le long chemin parcouru depuis les combats fondateurs.
Notre mémoire collective se souvient des sacrifices de Rubem Um Nyobè et des héros de l'UPC, qui ont cru en un Cameroun souverain, libre et juste. Ils ont versé leur sang pour que nous ayons le droit de choisir notre destin. Leur combat pour l'indépendance authentique et la dignité résonne encore aujourd'hui dans le cœur de chaque Camerounais.
De cette flamme initiale, nous avons traversé des décennies marquées par des souffrances, des espoirs étouffés et une longue attente. Le passage de Ahmadou Ahidjo à Paul Biya a inscrit dans notre histoire une continuité qui, au fil de plus de soixante ans, a progressivement muselé les aspirations profondes de notre peuple.
Aujourd'hui, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Le peuple, meurtri mais debout, aspire à une nouvelle page. Il aspire à l'alternance.
Honorables Juges de la Cour Constitutionnelle,
Vous n'êtes pas seulement les dépositaires de la loi.En ce moment, vous êtes les dépositaires de l'héritage des martyrs de l'indépendance, des sacrifices de nos aïeux et des espoirs de nos enfants. Votre responsabilité est historique. En proclamant les résultats, vous avez le devoir sacré de rendre justice à la volonté populaire, sans crainte et sans favoritisme. Que votre verdict honore la vérité des urnes et ouvre enfin la voie à une ère de véritable démocratie.
Peuple du Cameroun,
Votre résilience face à l'intimidation est le plus bel hommage que l'on puisse rendre à nos martyrs. Votre désir de changement est légitime et irrépressible. En ce jour de proclamation, que l'esprit de nos héros vous accompagne. Restez vigilants et gardez foi en l'avènement d'un Cameroun où le pouvoir appartient réellement à son peuple.
Que cette proclamation ne soit pas un simple compte rendu, mais l'acte de naissance de l'alternance que nous attendons tous.
Pour le Cameroun, pour la Justice, pour l'Alternance".