La situation est grave: L'OMP exige une enquête internationale sur le décès d'Anicet Ekane

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Tue, 2 Dec 2025 Source: www.camerounweb.com

Au lendemain de l'annonce du décès en détention d'Anicet Ekane, l'Organisation du Mouvement Patriotique (OMP) a publié un communiqué cinglant qualifiant la mort du président du MANIDEM de "drame national" et réclamant justice et vérité.

"Une détention illégale et une négligence criminelle"

Dans un communiqué signé par son président national, Léon Ghislain Onana, l'OMP exprime sa "profonde tristesse et vive indignation" face au décès d'Anicet Ekane, survenu le 1er décembre au Centre Médical Militaire de la Gendarmerie Nationale à Yaoundé. Le parti politique dénonce des conditions de détention qui s'apparentaient davantage à un kidnapping politique qu'à une garde à vue judiciaire légitime.

L'organisation accuse directement les autorités de détention illégale et de négligence criminelle ayant coûté la vie au leader du MANIDEM, qualifiant ces actes de "menace directe à l'État de Droit" et soulevant de graves questions sur le respect des droits humains fondamentaux au Cameroun.

Face à cette tragédie, l'OMP formule quatre demandes urgentes aux autorités camerounaises :

1. Une enquête indépendante, impartiale et internationale : L'organisation conteste l'enquête gouvernementale annoncée, estimant qu'une investigation menée uniquement par les autorités nationales ne saurait garantir l'objectivité nécessaire. Conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, l'OMP réclame la mise en place immédiate d'une commission d'enquête indépendante incluant des experts internationaux, notamment des médecins légistes, juristes et représentants de la société civile.

2. La révocation et des poursuites judiciaires contre les responsables : Le parti appelle à des poursuites contre les responsables du Secrétariat d'État à la Défense (SED), dénonçant notamment le courrier de l'avocat du défunt réclamant en vain des appareils médicaux vitaux. Les responsables de cette négligence coupable doivent être suspendus de leurs fonctions et poursuivis en justice pour traitements inhumains et dégradants, ajoute le communiqué.

3. La démission du ministre de l'Administration Territoriale : L'OMP pointe du doigt le MINAT, considéré comme responsable de l'exercice des libertés civiles et de la vague d'interpellations et détentions extrajudiciaires de personnalités de l'opposition. L'organisation exige sa démission immédiate, afin qu'il puisse répondre de son rôle dans ce qu'elle qualifie de "kidnapping politique" et de violation des fondements de l'État de droit.

4. La libération de tous les détenus politiques : Le parti affirme que le décès d'Anicet Ekane constitue un signal d'alarme sur le sort des autres opposants, journalistes et hommes politiques maintenus en détention arbitraire. L'OMP demande leur libération immédiate et inconditionnelle dans le cadre d'un procès équitable.

Dans une formule solennelle, l'OMP rappelle que "la Justice est une condition absolue pour la Paix Sociale" et exhorte les autorités à "cesser immédiatement toute forme de répression illégale, à faire preuve de la plus grande retenue et à garantir la sécurité et le respect des droits de tous les citoyens, sans aucune distinction."

Ce positionnement ferme de l'OMP vient s'ajouter aux réactions du MANIDEM et du président élu Issa Tchiroma Bakary, accentuant la pression sur le gouvernement camerounais pour qu'il fasse toute la lumière sur les circonstances du décès d'Anicet Ekane.

La question reste désormais de savoir si les autorités accepteront la mise en place d'une commission d'enquête indépendante incluant des experts internationaux, ou si elles maintiendront leur position d'une investigation purement nationale.

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