L'ancien directeur général des médias du Groupe L'Anecdote devra se trouver un nouvel avocat après que son ex-patron ait demandé à Me Tchoungang de se déconstituer de sa défense. Un signe supplémentaire de la rupture définitive entre les deux hommes.
Le divorce est consommé. Après l'annonce fracassante de sa démission du Groupe L'Anecdote, Bruno Bidjang voit sa rupture avec Jean Pierre Amougou Belinga se confirmer de manière spectaculaire dans l'affaire Martinez Zogo. Selon des informations exclusives, Amougou Belinga a demandé à Me Tchoungang de se déconstituer dans la défense de Bruno Bidjang. Ce dernier devra désormais se trouver un autre avocat.
Cette décision marque un tournant décisif dans les relations entre l'homme d'affaires incarcéré et son ancien bras droit. Dans le dossier judiciaire lié à l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, Bruno Bidjang et Amougou Belinga partageaient jusqu'ici les services du même conseil, Me Tchoungang. Ce choix d'avocat commun témoignait d'une certaine solidarité entre patron et employé face à la justice.
La déconstitution de l'avocat intervient quelques jours seulement après l'annonce publique de la démission de Bruno Bidjang de ses fonctions de Directeur Général des Médias du Groupe L'Anecdote, poste qu'il occupait depuis plus de quinze ans.
Dans son communiqué de démission, Bruno Bidjang avait pris soin d'exprimer sa « profonde reconnaissance » à Jean Pierre Amougou Belinga, « pour la confiance, la protection et les opportunités qui ont marqué sa vie professionnelle et humaine ». Des termes mesurés qui masquaient peut-être déjà les tensions sous-jacentes.
Depuis la mise en détention provisoire d'Amougou Belinga, Bruno Bidjang était devenu le visage public du Groupe L'Anectedote. Sa réputation professionnelle et ses connexions avec le régime de Yaoundé, il les devait en grande partie à son patron. Un contexte qui rendait sa démission particulièrement délicate.
Bruno Bidjang sait qu'Amougou Belinga est un homme d'affaires réputé rancunier qui, même en détention, aime affirmer son autorité. La demande de déconstitution de l'avocat confirme que le magnat des médias n'a pas apprécié le départ de son ancien directeur général.
D'un point de vue juridique, rien n'empêche un employé de démissionner de son poste, à condition de respecter un délai de préavis. Dans le communiqué de Bruno Bidjang, aucun préavis n'avait été explicitement mentionné, laissant planer le doute sur les conditions exactes de son départ.
Dans le monde des affaires camerounais, rares sont les patrons qui laissent leurs employés clés créer une entreprise concurrente dans la même ville sans réagir, surtout s'il existe des doutes sur l'origine du financement et le portefeuille client de la nouvelle structure. La question se pose désormais : Bruno Bidjang envisage-t-il de lancer ses propres activités dans le secteur des médias ?
La déconstitution de Me Tchoungang dans sa défense peut être interprétée comme un avertissement d'Amougou Belinga. Même derrière les barreaux, le patron du Groupe L'Anecdote entend montrer qu'il contrôle encore les choses et qu'il n'hésitera pas à utiliser tous les leviers à sa disposition.
Cette rupture intervient dans le contexte sensible de l'affaire Martinez Zogo, journaliste assassiné en janvier 2023 après avoir dénoncé des cas présumés de corruption et de détournements de fonds publics. Amougou Belinga et plusieurs membres de son entourage sont poursuivis dans ce dossier qui continue de passionner l'opinion publique camerounaise.
Bruno Bidjang devra rapidement se constituer un nouveau conseil juridique pour assurer sa défense dans cette affaire délicate. Son choix d'avocat sera scruté de près, car il pourrait donner des indications sur sa stratégie future et sur la nature réelle de sa rupture avec son ancien mentor.
La question qui agite désormais les observateurs est de savoir si ce conflit ouvert entre ancien employeur et ancien employé donnera lieu à des révélations embarrassantes de part et d'autre. Dans le milieu des affaires et des médias camerounais, les « dossiers noirs » ont parfois tendance à ressurgir lorsque les relations se détériorent.
Comment finira ce potentiel conflit socioprofessionnel entre employé et employeur ? L'année 2026 s'annonce décisive pour mesurer l'ampleur de cette rupture et ses conséquences tant sur le plan judiciaire que sur l'échiquier médiatique camerounais.
Une chose est certaine : le divorce entre Amougou Belinga et Bruno Bidjang ne se limite pas à une simple démission professionnelle. Il marque la fin d'une alliance de quinze ans et le début d'une période d'incertitude pour les deux protagonistes.