CAN Féminine: le Cameroun, un leader fragile et contestable

Après la première journée dans son groupe, le pays organisateur mène la troupe, sans convaincre.

La victoire des Lionnes indomptables sur les Pharaonnes a permis au Cameroun de prendre le contrôle du groupe A de la Can féminine 2016. Dans un match dominé par le Cameroun, sans réussir véritablement à concrétiser : «C’est toujours difficile, les entames des tournois», relativise Enow Ngachu, le sélectionneur des lionnes indomptables. Et, met-il en garde, «c’est un adversaire très difficile, on s’attendait à un match très difficile. Ça démontre qu’aujourd’hui, le football africain a beaucoup évolué. Si cette équipe s’est qualifiée, ça veut dire qu’elle a mérité. Elle a réussi à éliminer la Côte d’Ivoire qui est parmi les meilleures en Afrique».

Les deux autres concurrents du groupe, le Zimbabwé et l’Afrique du Sud, s’étant séparés sur un nul vierge. Et pourtant, ce ne sont pas les occasions qui ont manqué à l’une et l’autre des deux adversaires de ce deuxième match. Entre autres, Chrestinah Thembi, le virevoltant milieu de couloir sud-africaine et la doyenne Jermaine Seoposenwe ont mitraillé la défense zimbabwéenne pendant que la capitaine Janine Van Wyk régnait en maîtresse aux côtés de Leandra Wiloma, dans une défense des Banyana Banyana qui savait se placer, pour aider la gardienne Andile Dlamini à garder inviolés les buts sud-africains.

Côté zimbabwéen, on a voulu démontrer la preuve de ce que le passage par les Jeux olympiques 2016 est un gage d’un retour qui va laisser des traces indélébiles dans l’histoire du football féminin africain. Et déjà, c’est ce Zimbabwé qui avait barré la route au Cameroun pour Rio. Le Zimbabwé a répondu à l’Afrique du sud par l’entremise de ses vedettes montantes. Notamment le milieu de terrain Felistas Muzongondi, très portée à l’offensive, mais surtout Rutendo Makore, cette attaquante très véloce, qui maîtrise l’art des dribbles, en y ajoutant une pointe de vitesse qui fait sa force. En même temps, le Zimbabwé a su compter sur sa gardienne Chido Precious, très adroite et doué de réflexes.

À l’issue de la première journée dans le groupe, le Cameroun empoche trois points et prend la tête. Une position importante. Mais la suite va être certainement compliquée pour les Lionnes indomptables. Le Cameroun jouera son prochain match, le mardi 22 novembre 2016 au stade Ahmadou Ahidjo de Yaoundé contre l’Afrique du Sud. Il faudra s’adapter au jeu plus rapide. A défaut d’imposer le sien. Toujours est-il qu’il faudra à tout prix une victoire au Cameroun pour ne pas avoir à faire des calculs au conditionnel en dernière journée.

Les principaux acteurs le reconnaissent. «On joue contre l’Afrique du sud mardi ; je crois que les deux équipes se connaissent, c’est un gros morceau», corrobore Enow Ngachu. «Il y a deux ans, on a dû batailler dur pour remporter face à cette sélection. Je l’ai déjà dit aux joueuses, il va falloir qu’on travaille doublement par rapport à ce qu’on a vu contre l’Egypte. Et elles sont très conscientes ; elles savent que pour être à l’aise en allant au 3ème match, il faut gagner le match contre l’Afrique du sud», rassure-t-il. En promettant quelques changements.