Un match d’un haut niveau physique ; un match riche en actions. Le duel entre camerounaises et Zimbabwéenne n’avait rien d’une simple rencontre de gala. Ça a joué dur. Ça a joué vite.
Déjà qualifiée pour les demi-finales, l’équipe nationale du Cameroun a évolué comme dans une finale ; surtout les nouveaux visages qu’Enow Ngachu a décidé de titulariser, question de mettre au repos les cadres qui repartiront au charbon mardi prochain. Emmenée par une Akaba enragée, ces Lionnes, en plus d’avoir pris leur revanche, ont prouvé que le pays hôte a un banc de touche de qualité.
Annette Ngo Ndom (6) : Une ou deux sorties in extremis pour repousser de ses poings, le danger, une parade à la 48e minute pour sauver le Cameroun de l’égalisation Zimbabwéenne. Dans l’ensemble, une soirée presque tranquille pour la gardienne de buts des Lions indomptables dont la solide défense constitue le premier mur contre les offensives de l’adversaire. Trois matchs sans encaisser le moindre but, Ngo Ndom s’achemine inéluctablement vers un autre « gants d’Or » pour cette Can féminine après le sacre de Namibie en 2014.
Yvonne Leuko (6) : Bonne présence sur son flanc gauche de la défense des Lionnes ; intense activité physique récompensée par des victoires dans les duels, bon positionnement et bon retour défensif même si elle s’est quelquefois loupé face à la furia des attaquantes zimbabwéennes déterminées à rendre perméable le mur camerounais à la deuxième période.
Ejangue Siliki (6,5) : en capitaine courage, elle a tenu la dragée haute comme une vraie vétérane. Elle a aussi montré l’exemple en motivant ses coéquipières avec force et autorité. Pour son premier match à cette Can, la vice-capitaine des Lionnes indomptables à qui Enow Ngachu a confié le brassard cet après-midi, a montré de belles choses. Sa témérité, son engagement et son sang-froid ont confirmé son rang de doublure parfaite de Christine Mani. Solide, puissante, bien positionnée et dotée d’une bonne lecture de jeu, elle a même parfois joué les bouche-trous au milieu de terrain.
Marie Aurelle Awona (6,5) : Assurance tout risque ! Avec elle, on revoit un Joël Matip à l’œuvre. C’est d’ailleurs l’une des satisfactions de cette défense camerounaise. Trois matchs et toujours aussi rassurante à son poste où elle joue simple, propre et efficace. Solide et avant-gardiste, son sens de l’anticipation et sa bonne lecture ont éloigné à plusieurs reprises, la cohorte d’attaquantes zimbabwéennes lâchées vers les buts de Ngo Ndom. Victime d’un choc à la hanche qui a failli tourner à l’irréparable, elle a plongé le public dans la consternation. Dieu merci, les médecins lui ont sauvé la vie.
Géneviève Ngo Mbeleck (7) : Ouf ! Quelle classe ! Depuis la lumière qu’elle a apportée en inscrivant le but libérateur du Cameroun face à la sélection sud-africaine, le milieu de terrain de Louves Minproff est devenu indispensable dans le dispositif tactique des vice-championnes d’Afrique. Elle sait gâter ; elle sait arranger. Normal, c’est le maestro ! En plus de porter l’animation offensive des Lionnes sur ses solides épaules, elle s’offre à volonté quelques slaloms sur le côté, donnant le tournis aux défenseurs zimbabwéennes Ses dribbles déroutants et sa puissance ont beaucoup aidé. Son jeu cet après-midi a été un régal.
Meffometou Falone (6,5) : Elle est restée égale à elle-même. Costaude, technique à la fois. Bien présente, plus appliquée et indétrônable sur son couloir droit de la défense, elle a livré une copie clean. Un peu timide et maladroite dans l’appréciation de certains ballons à l’entame du match contre l’Afrique du Sud, elle a rectifié le tir cette fois. Entre vivacité, vitesse, pressing, mobilité et puissance, elle n’a pas eu peur d’aller au choc.
Agnès Nkada (5,5) : Son enthousiasme, sa fraîcheur physique et son engagement ont beaucoup apporté dans l’entrejeu des Lionnes en première période en dépit de quelques déchets qui ont plombé son rendement. Mais à force d’aller au charbon sans toujours avoir du temps de souffler, elle a lâché en seconde période, enchaînant fautes sur fautes ; maladresses après maladresses. En somme, un match acceptable.
Michèle Akaba (7,5) : Première titularisation, sensation à couper le souffle. Deux buts inscrits avec rage et un boulet qui a heurté la barre transversale de Chido Precious Dzingirai, la gardienne de buts du Zimbabwe… Akaba a cloué le bec à ceux qui pensaient que sa sélection n’était qu’une solution compensatoire à l’attaque camerounaise où règnent, Aboudi, Enganamouit et Ngono Mani. Son courage, sa force de percussion et sa vitesse ont suffi à conclure qu’il faudra désormais compter avec la « reine Michèle ».
Ngani Agathe (5,5) : Un physique de bagarreur qu’elle a eu du mal à exploiter en première période au milieu de terrain. Sans doute parce que l’acclimatation a pris du temps. Aligné en sentinelle devant une défense en permanence au charbon, celle qu’on surnomme Yaya Touré a pris du temps pour rentrer dans le match. Fort heureusement, elle s’est progressivement imposée au point de voler au secours d’Edjangue et ses chiennes de gardes mis à mal par les attaquantes zimbabwéennes. Son sauvetage de la tête à la 78e minute alors que le ballon était déjà pratiquement dans les buts, reste une parfaite illustration de son engagement.
Enganamouit (6) : Elle veut exploser mais le souvenir de sa blessure l’en empêche certainement. Ses multiples séances avec le kiné ne lui ont pas encore permis d’ôter de son esprit cette douloureuse épreuve. Résultat : elle a peur de mettre le pied. Elle n’envoie plus des missiles mais des tirs écrasés. On a failli dire qu’elle est passée à côté de son match jusqu’à ce qu’elle se réveille à la 44e minute où l’un de ses tirs a failli faire mouche. Deux minutes plus tard, elle est à un doigt d’ouvrir la marque sur un autre centre de Meffometou. Passeuse décisive sur le deuxième but d’Akaba, l’attaquante de Rosengard continue d’apporter quand même le danger dans le camp adverse.
Ngo Mback Batoum (5) : Elle a démarré la rencontre au diesel en carburant en plein régime sur le côté gauche où elle a remplacé Aboudi, apportant un vrai plus à son équipe. Sa vivacité, sa capacité de percussion, et sa propension à déclencher rapidement des frappes lui ont permis de se montrer à son avantage, se créant notamment de nombreuses occasions quoique ne trouvant pas le chemin des filets. Victime d’un bobo à la cheville, elle cède sa place à Jacquette Ada à la 50e minute après avoir secoué la défense zimbabwéenne.
Jacquette Ada (6) : Bon match pour l’attaquante aux cheveux de feu. Disponible, elle n’a jamais hésité à dézoner pour toucher le cuir, s’étant ainsi montré dangereuse sur les phases de contres de par sa vitesse et ses accélérations. Très mobile également sur le front de l’attaque, elle a créé des espaces. Mais sans jamais se montrer décisive. On a senti dans la vivacité de Jacquette, une envie de prouver aux yeux d’Enow Ngachu qu’elle a le profil de titulaire et même plus.
Ngono Mani (5) : Enow Ngachu l’a jeté dans l’arène parce qu’elle manque de temps de jeu depuis le début de cette Can féminine. Le sélectionneur national pensait bien faire mais son choix tactique n’a pas tenu la promesse des fleurs. Ayant marché sur l’eau lors du match contre l’Egypte, l’attaquante des félines n’a pas connu pareille réussite cet après-midi. Pris en tenaille par une défense parfois appliquée, la joueuse de Football Claix en France n’a pas su avoir l’impact escompté. Mis à part quelques tentatives infructueuses, Ngono Mani a été trop discrète pour une joueuse de sa trempe.
Manie Christine (5) : Elle n’est peut-être rentrée que pour récupérer (son) brassard qui lui manquait tant, clouée sur son banc. Car, elle a été très peu visible en action. Aligné devant la défense à la 76e minute en lieu et place de Nkada, la capitaine des Lionnes indomptables n’a presque pas touché de (bons) ballons. Toutefois, sa présence a permis au rideau défensif de garder son imperméabilité.