C’était prévisible. Le Camerounais Issa Hayatou a vécu un jeudi noir à Addis-Abeba hier après sa défaite cuisante face au malgache Ahmad Ahmad à la tête de la Confédération africaine de football (CAF).
Dans une interview à caractère provocateur accordé aux journalistes après les résultats de l’élection, le Camerounais de 70 ans n’a pas manqué d’afficher son indignation face à ces adversaires, notamment le président de la FIFA.
Pourquoi Gianni Infantino?
Quelques semaines avant l’assemblée générale de la CAF, le nouveau président de la FIFA, Gianni Infantino, était en tournée en Afrique. Une tournée qui avait visiblement un agenda caché : une campagne pour déboulonner l’inoxydable prince de Garoua, Issa Hayatou en poste à la tête de la CAF depuis 29 ans.
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Au cours de cette tournée, Gianni Infantino n’a pas hésité à effectuer une visite au Zimbabwe, pire, au moment même où se tenait une réunion entre de nombreux présidents de fédérations africaines qui affichaient leur soutien au chalengeur malgache d’Issa Hayatou.
Un geste provocateur que le Camerounais n’a jamais digéré jusqu’à sa défaite jeudi.
On voulait que je parte et je suis en train de partir
S’adressant à la presse après le scrutin, Issa Hayatou n’a pas été courtois avec l’homme contre qui il a battu campagne il y a un an lors de l’élection de la FIFA.
« Je sais que vous avez fait campagne contre moi. Voilà 29 ans que je suis à la tête de la Confédération africaine de football, mais visiblement certains pensent que je suis vieux et qu’il faut que je parte. Sepp Blatter a été réélu à la tête de la FIFA à 79 ans, mais personne n’en a parlé, là. Je ne veux pas faire de polémique. On voulait que je parte et je suis en train de partir, » a-t-il regretté.
Issa Hayatou avait prédit sa défaite
Parlant de son avenir après la CAF, Issa Hayatou avait, indiqué quelque minute plus tôt avant le vote que s’il ne gagnait pas l’élection, sa défaite ne sera pas une fin en soi. Il veut bien mettre son expérience au service de son pays natal le Cameroun.
Je ne serais pas au chômage au Cameroun
Issu d’une lignée qui descend des sultans islamisés du XVIe siècle, l’ancien athlète (400 m et 800 m) et professeur d’éducation physique pense rentrer chez lui à Garoua où l’attendent plusieurs chantiers.
« Si jamais je ne suis pas élu président de la CAF, je vais rentrer à la maison. Je ne serais pas au chômage au Cameroun ; je vais avoir quelque chose, à faire. Les gens ne devraient pas s’imaginer que c’est une question de vie ou de mort, » a-t-il précisé.
Il tend la main au nouveau président
Malgré son âge avancé, Issa Hayatou pense collaborer avec le nouveau locataire.
S’adressant à lui dans son message de félicitation, il a indiqué : « Sachez Monsieur le nouveau président que je suis à votre disposition, si jamais vous avez besoin de mon expérience. On ne peut pas avoir bâti l’organisation de la CAF pendant 29 ans et nous tourner le dos, c’est impossible ».