Au cours d’une réunion de concertation, le 18 juillet dernier à Yaoundé, le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana a instruit les importateurs de faire une « importation rapide de 150 000 tonnes de riz pour le dernier trimestre (2023), afin de poursuivre l’approvisionnement des marchés ». L’objectif étant d’éviter une éventuelle pénurie pendant les fêtes de fin d’année.
Une instruction jugée contraire aux directives gouvernementales qui promeuvent l’import-substitution. En effet, dans la circulaire du chef de l’État relative à la préparation du budget de l’État pour l’exercice 2023, signée en août 2022, on y a noté une prescription tendant à l’accélération de la politique d’import-substitution, à travers la mise en œuvre du plan de soutien à la production et la transformation des principaux produits d’importation que sont le riz, le maïs, le blé, le soja, le mil, le sorgho, le poisson etc. De même que cette circulaire mettait l’accent sur le renforcement des incitations fiscales au profit des investissements visant la production et la transformation locales. Seulement, le gouvernement semble ignorer ces mesures, tournant à chaque fois le regard vers l’importation. Déjà en juin dernier, une note du ministre d’État, secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, autorisait le Mincommerce à importer 400 000 tonnes de riz afin d’éviter une pénurie. Est-ce à dire que la politique d’import-substitution bat de l’aile ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que le riz fait partie des produits dont l’importation plombe la balance commerciale du Cameroun.