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Burundi: Le camp présidentiel boycotte le dialogue

Thu, 25 Jun 2015 Source: Cameroon Tribune

La majorité ne participe pas à la reprise de la médiation entreprise mardi dernier par l’ONU. Interrompu depuis le déclenchement de la crise le 26 avril dernier, le dialogue inter-burundais a repris mardi dernier dans les locaux de la Mission d’observation électorale des Nations unies au Burundi (MENUB), à Bujumbura.

Conduit par Abdoulaye Bathily, le nouveau facilitateur de l’Organisation des Nations unies (ONU), le dialogue inter-burundais a repris en l’absence des représentants du gouvernement et du Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces de défense de la démocratie (CNDD-FDD), le parti au pouvoir, et ses alliés.

En dehors des anciens présidents, Sylvestre Ntibantunganya et Domitien Ndayizeye, Pierre-Claver Mbonimpa, figure historique des droits de l’homme dans le pays, les délégués des confessions religieuses, de la société civile, des représentants de plusieurs partis politiques de l’opposition prennent part à cette reprise de dialogue.

Pour les partisans de Pierre Nkurunziza, «le dialogue n’est pas la priorité actuellement». D’après Pascal Nyabenda, président du CNDD-FDD, «le parti au pouvoir ne va pas participer pendant cette période électorale». «Le parti CNDD-FDD tient donc à communiquer qu'il ne participera pas au dialogue pendant cette période, puisque cela semble être une diversion ayant pour objectif la perturbation des élections», a-t-il précisé.

M. Nyabenda a, par ailleurs, reproché au facilitateur des Nations unies d'organiser ses réunions dans le dos des pays d'Afrique de l'Est, qui entreprennent des démarches pour sortir le Burundi de la crise actuelle et d'avoir, de ce fait, «un agenda caché». Une attitude qualifiée de dommageable dans le camp de l’opposition et de la société civile.

D’après Agathon Rwasa, candidat à l’élection présidentielle pour le compte de la Coalition «Amizero y’Abarundi», «l’unilatéralisme du gouvernement est préjudiciable.» L’opposant Jérémie Minani s’est dit «déçu par l’irresponsabilité du camp présidentiel».

Pour lui, «il vient de démontrer qu’il ne veut pas la paix». Quant à M. Mbonimpa, Abdoulaye Bathily doit avoir le courage d’évoquer la question du 3ème mandat du président Pierre Nkurunziza. Selon lui, il faut que le nouveau médiateur puisse arrêter le calendrier électoral avant la fin de cette semaine.

Malgré une atmosphère relativement calme depuis quelques jours, avec la baisse des manifestations contre un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, le climat au Burundi reste tout de même délétère. Certaines Organisations non-gouvernementales (ONG) locales déplorent la disparition d’au moins 70 personnes ayant péri dans les violences et la déportation de plus 100 000 citoyens ayant fui le pays depuis fin avril dernier.

Source: Cameroon Tribune