Des acteurs de la société civile camerounaise se sont retrouvés à Toronto, dans l’optique de susciter une médiation internationale pour l’arrêt des hostilités dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
En l’absence d’une position officielle du gouvernement ou d’une autorité, des pourparlers ont eu lieu les 28 octobre 2021 à Toronto au Canada, en vue de la pacification des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. D’après un communiqué (écrit en anglais) publié le 29 octobre par la ‘‘Coalition For Dialogue and Negociations’’ (en français : ‘‘Coalition pour le dialogue et les négociations’’ (CDN), cette rencontre a réuni « les délégués représentant plus de 30 organisations clés de la société civile de première ligne du ‘‘Southern Cameroon’’ (Cameroun méridional) (…) pour la retraite du leadership du ‘‘Southern Cameroon’’ ».
Par ailleurs, « cet événement est un sous-produit des aspirations déclarées des Camerounais (des deux régions concernées, ndlr) lors de la conférence virtuelle du CDN de 2020, et des mois de sensibilisation de tous les groupes clés par la CDN ». Sur des images publiées sur la page Facebook ‘‘The Coalition for Dialogue and Negotiations’’, on peut voir l’avocat Felix Agbor Balla Nkongho en train de discuter avec d’autres acteurs de la cause séparatiste, notamment Julius Nyih, Dabney Yerima et le professeur Anyangwe. Outre les autorités traditionnelles, plusieurs organisations de la société civile étaient également représentées à ces échanges, parmi lesquelles l’Inter-Religious Forum, Ayah Foundation, Global Takumbeng, SNWOT (South West/North West Women’s Task Force, ndlr), IG-CARE, 7 Kata, The Consortium…
Missions
Au cours des prochains jours, a-t-on appris, les délégués vont explorer « les options pour faciliter la convergence stratégique » en se concentrant sur certains les piliers. Il s’agit « des mécanismes pour favoriser les négociations internes et faire avancer le dialogue au sein de la direction de la lutte ; une position éclairée sur l'éducation, l'aide/accès humanitaire et la protection des droits de l'homme ; un cadre et des principes directeurs pour la négociation ; principes directeurs pour la médiation internationale : évaluer l'espace géopolitique régional et mondial actuel, suggérer un cadre pour un processus de médiation internationale crédible et garanti, et sur la base du cadre suggéré, développer une position pour la médiation internationale ».
Si elle est formelle, la CDN se rapproche de la ‘‘All Anglophones Conference’’ souhaité par le Cardinal Christian Tumi de regrettée mémoire. Cadre de dialogue regroupant exclusivement les ressortissants des régions anglophones du Cameroun, afin d’identifier et formuler clairement les revendications à adresser au gouvernement, la All Anglophones Conference, selon le dignitaire, devait en principe être un préalable au Grand dialogue national tenu en septembre – octobre 2019. Après cette grande palabre nationale, des voix se sont élevées tant à l’intérieur qu’à l’extérieur pour dire qu’il n’était pas assez inclusif et donc, qu’il fallait en organiser un autre réunissant cette fois le gouvernement et leaders séparatistes.
Créée d’urgence en novembre 2019 à cause de l’enlisement de la guerre civile, la CDN est une organisation non gouvernementale internationale basée aux États-Unis dont le but est de faciliter le dialogue et de rechercher une résolution négociée et la fin du conflit armé dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Pour remplir ses missions, elle use de trois principales méthodes. « Pression internationale en faveur d’un cessez-le-feu–campagne agressive pour forcer un cessez-le-feu négocié ; engagement international pour mettre fin au conflit – travailler avec les gouvernements et les organisations intergouvernementales en tant que facilitateurs pour amener les parties belligérantes au dialogue et convenir de mettre fin à la guerre civile ; dialoguer avec les parties prenantes internationales et locales pour la consolidation de la paix ».