Le drame qui a eu lieu en mer avec le décès de 800 migrants et leurs querelles dans le bateau a choqué tout le monde.Face à un avenir incertain dans leur patrie, des milliers de jeunes Africains se lancent dans une aventure périlleuse.
Poussés au désespoir, ils ne réalisent pas qu’ils risquent de faire de la mer leur tombeau. Les conditions précaires dans les embarcations de fortune qu’ils prennent poussent ceux–là mêmes qui cherchent refuge ailleurs à agir de façon insensée.
On ne peut que regretter qu’ils en soient venus à laisser la faim et le désespoir prendre le pas sur leur objectif commun d’arriver á bon port. Il ne s’agit pas de jeter l’opprobre sur ces malheureux, mais plutôt de constater l’ampleur du drame auquel conduit la misère.
Selon le Haut-Commissariat des Nations-Unies aux Réfugiés, plus de 3000 migrants ont trouvé la mort en mer au cours de l’année dernière. L’annonce du décès de 800 personnes à bord de ces embarcations dangereuses a soulevé un véritable tollé d’indignation en Allemagne. Scandale est le mot qui revient dans toutes les conversations. C’est un scandale, une honte pour l’humanité !
Les migrants qui prennent la mer sont victimes de passeurs qui vendent à prix d’or ces billets de la mort pour atteindre l’Europe. Face à une telle situation, les professeurs de l’université Erlangen-Nuremberg viennent de lancer un appel public au Ministre de l’intérieur du Gouvernement fédéral allemand, afin de stimuler le débat sur la politique d’immigration prévu pour la Conférence sur l’émigration qui aura lieu le 23 avril 2015.
En substance, les signataires demandent au ministre de s’engager à veiller à ce que des visas humanitaires soient désormais émis. Ils exigent que la détresse de milliers d’hommes et de femmes soit prise en compte et que des visas humanitaires soient accordés, afin que des réfugiés puissent venir légalement en Europe, par des voies sûres et qu’ils ne soient plus victimes des passeurs et vendeurs de billets de la mort.
Dans le catalogue des mesures proposées, celle-ci est probablement la plus efficace pour mettre fin à ces tragédies qui font la Une des journaux du monde entier. Il faudrait vraisemblablement envisager l’ouverture de bureaux dont la vocation spéciale serait l’émission de visas humanitaires. Des conditions spéciales devraient être élaborées pour ce type de visa.
Il est évident que l’Allemagne ne peut pas accueillir tous les réfugiés, mais les 28 pays de l’Union européenne peuvent envisager ensemble des solutions susceptibles de favoriser le règlement de ce problème épineux.
Le gouvernement allemand est sans doute conscient du fait que, dans toutes les villes allemandes, le nombre de bénévoles qui aident les réfugiés dépasse de loin celui des manifestants racistes du mouvement Pegida.
Avec une jeunesse ouverte au monde, l’Allemagne du 21e siècle est aujourd’hui le pays d’Europe qui accueille le plus de demandeurs d’asile. Nombreux sont les simples citoyens allemands qui offrent bénévolement de leur temps pour se consacrer aux réfugiés.
En effet, depuis septembre 2014, toutes les villes ont reçu un nombre impressionnant de réfugiés en provenance surtout des pays suivants : Syrie, Irak, Erythrée, Somalie, et Europe de l’Est. Il a donc fallu, en un laps de temps très court, ouvrir des centres d’accueil et créer de nouvelles formes d’habitation.
La plupart des villes n’étaient pas prêtes, mais elles ont quand même réussi à loger décemment tous leurs réfugiés. Partout, les populations se sont investies, elles ont offert vêtements, jouets, accessoires de toilette et parfois même; elles ont hébergé des réfugiés.
Elles ont aussi accompagné des migrants chez des médecins et des dentistes qui ont offert gracieusement leurs services. Chacun, selon ses compétences et son savoir-faire, a mis la main à la pâte.
Le Maire de la ville d’Erlangen a remercié la population, mais ses remerciements peuvent être étendus aux autres villes, aux bénévoles de l’ombre qui accueillent chez eux des réfugiés étrangers. Ces Allemands tiennent compte des différences culturelles de leurs hôtes dans leur nourriture, par exemple. Ils renoncent à manger de la viande de porc ou servir de l’alcool. Ils mettent en pratique «L’assiette du pauvre».
Il est temps qu’une voix impartiale s’élève pour dire tout simplement «MERCI. A vous qui ouvrez vos cœurs et vos demeures à tous vos frères et sœurs en détresse. »
Dr. Pierrette Herzberger-Fofana
Conseillère municipale «Les Verts»
Ex- candidate au parlement européen
Erlangen-Allemagne
drpherzbergerfofana@hotmail.com