• Une copie du document de 230 pages a été envoyée à Paul Biya
• Elle consigne l’ensemble de ses propositions la plateforme de l’opposition
• Depuis novembre dernier, le palais reste muet
« On s’attendait à ce que, le gouvernement, ayant pris connaissance de toutes ces propositions, convoque une assise avec les leaders de la plateforme. Au sortir de cet entretien, on allait s’accorder. Ce qui allait devenir le consensus le plus large possible, comme nous le souhaitons. Il allait alors revenir au gouvernement de soumettre ce consensus au Parlement en tant que projet de loi », explique Adamou Koupit qui avait porté le 24 novembre 2021, une copie du document de 230 pages, qui consigne l’ensemble de ses propositions la plateforme de sept partis politiques (le MP, le MRC, le PCRN, le SDF, l’UDC, l’UMS et l’USDP) engagés dans « le chantier de la réforme participative et consensuelle du système électoral » . C’est le député Adamou Koupit, de l’Union démocratique camerounaise (UDC), le coordonnateur du secrétariat technique, qui s’est lui-même chargé de porter une copie au chef de l’État. Trois mois après, les principaux leaders de cette plateforme attendent toujours la réaction de Paul Biya.
Il rappelle que la plateforme considère depuis le début que le meilleur moyen de passer de leurs propositions à la réforme proprement dite est l’hypothèse du projet de loi. Cette conviction tient au fait que le gouvernement admet dans la Stratégie nationale de développement SND30 l’urgence de réformer le système électoral, dans l’annexe 5 qui présente la matrice des actions prioritaires.
Sauf que depuis novembre dernier, le palais reste muet. Et rien ne dit que les choses vont bouger dans les jours à venir. La plateforme, qui tenait une réunion le 22 février dernier à Yaoundé, n’exclut plus d’abandonner l’hypothèse d’un projet de loi pour forcer la main au gouvernement en déposant directement une proposition de loi au parlement.
Cette deuxième hypothèse a très peu de chance de prospérer. Avec ses 152 députés, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) détient une écrasante majorité dans la chambre basse du Parlement. Rien à voir avec les 16 députés qui représentent la plateforme au palais de Verre de Ngoa-Ekelle.
Pour ces partis de l’opposition, cette hypothèse est davantage un symbole. Il est question de prendre à témoin l’opinion internationale sur la mauvaise foi du pouvoir. Toutefois, la plateforme ne compte pas s’arrêter là. « Il y a d’autres stratégies que je ne peux pas décliner ici. Si jamais les deux hypothèses ne conduisent pas au résultat attendu par la grande majorité des Camerounais, nous ne baisserons pas pour autant les bras », fait savoir le député Adamou Koupit.