Voici la nouvelle terre d’accueil des Camerounais persécutés en Guinée Equatoriale

Paul Biya a pris une importante mesure

Wed, 2 Nov 2022 Source: Le Messager du 0-11-2022

C’est depuis samedi dernier que l’opération a pris corps pour ces citoyens partis en quête de pitance sur le sol Equato-guinéen mais refoulés en terre camerounaise et convoyés par les autorités consulaires de Bata.

Les autorités Equato-guinéennes l’avaient annoncé, il y’a un nombre excessif d’étrangers en situation irrégulière, et qui vivent en violation de la loi organique n° 3 de 2010 sur le séjour des étrangers en Guinée Equatoriale. Pour ces autorités, certains sont sans passeport, d’autres avec un visa d’entrée qui a expiré depuis longtemps, sans papiers ou sans emploi. Il avait été demandé à ces citoyens d’Afrique de se conformer, le délai butoir y a été accordé, le 31 août 2022 pour que ces différents cas soient normalisés. Pour ces mêmes autorités, en ce qui concerne le sort des étrangers ayant déposé leurs demandes de titre de séjour mais dont les dossiers tardent à aboutir, les récépissés de dépôts vont faire foi.

Le consul du Cameroun à Bata exhortait alors ses compatriotes à se mettre en règle à cet effet. Par ailleurs, il annonçait également l’accélération du processus de rapatriement volontaire des compatriotes recensés au consulat. D’où cette option du retour volontaire en terre camerounaise de ceux des concitoyens qui n’ont rien à faire sur le sol équatoguinéen. Des charters retour au pays natal sont organisés par les autorités consulaires pour ceux des concitoyens qui se sont enregistrés depuis samedi.

Détresse psychologique

Il faut noter que ce ne sont pas les seuls cas d’expulsés, d’autres y arrivent par petites vagues de manière permanente depuis quelques jours. Ces « guerriers » à leur arrivée sont réconfortés par leurs concitoyens venus les accueillir. Environ trois véhicules de transport de marque Coster d’une agence de voyage équato-guinéenne ont été affrétés à cet effet avec à la tête du cortège, le consul du Cameroun à Bata. A leur accueil on pouvait écouter, « bonne arrivée, vous êtes chez vous au Cameroun, rien ne peut plus vous arriver ici, c’est votre terre promise », pendant que les véhicules prennent la direction des services en charge de l’immigration.

Ils sont soutenus dans cette détresse psychologique par les volontaires de l’ONG internationale Coheb entendez Community Humanitarian Education Board pour récupérer les quelques sacs que certains ont emporté avec eux, le gros de leurs biens matériels étant restés de l’autre côté. Il faut noter que l’enregistrement s’est effectué au poste de police à Kyé-Ossi, sous le regard du préfet de la Vallée du Ntem qui s’est déplacé pour la cause.

Pendant que le suivi sanitaire mis en place par l’ONG Coheb procédait aux premières prises en charge sanitaire. Il y avait là des femmes enceintes, des enfants, des personnes âgées, des personnes malades aussi. Passé cet instant, il leur était servi un repas froid, un rafraichissement pour reconstituer les énergies. Pendant qu’au niveau de l’enregistrement, il leur était remis une somme de 20.000 Fcfa pour la femme avec enfants, 15.000 Fcfa pour la femme enceinte et 10.000 Fcfa pour le reste pour le transport. Au sortir de cette étape certains ont accepté se confier à la presse. Sandrine d’une voix écrasée raconte ses souffrances, les raisons de son départ en aventure, son quotidien là-bas et son retour en catastrophe au Cameroun. Cette mère de deux enfants, infirmière diplômée d’état n’a pas pu trouver une place au soleil dans son pays, pour faute d’intégration.

Désespoir

Elle a même travaillé au centre médical d’arrondissement de Soa, pendant plusieurs années avant aller voir ailleurs ; et c’est la Guinée Equatoriale qui s’est présentée à elle. Elle y a séjourné pendant quatre ans, la peur au ventre dans ce pays voisin où les droits des étrangers sont quotidiennement bafoués. Après la chasse à l’homme, elle a tout abandonné pour sauver sa tête. Elle en appelle aux autorités de leur venir en aide pour une reconversion. Robinson Chiegui, peintre de formation a été chassé alors qu’il détient une carte de résidence payée à 750.000 Fcfa. Il a été refoulé comme tous les autres. Comme ces camerounais, plusieurs autres concitoyens sont rentrés dans le désespoir, parce que ne sachant quoi faire, où aller à l’instant d’où l’action salvatrice de l’ONG pour cette prise en charge psycho sociale qui est bien nécessaire en ce moment crucial de leurs vies. Il faut noter que la seconde vague de quatre Coster est arrivée également dimanche à Kyé-Ossi.

Source: Le Messager du 0-11-2022