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Amélie Jeanne Messaga: Un talent qui s’exprime malgré l’adversité

Fri, 28 Aug 2015 Source: Mutations

La professionnelle dans la danse contemporaine revient d’un séjour au Japon, où elle a laissé éclater son immense talent.

Sa timidité n’est pas à mettre en doute, tellement elle est perceptible. Sans doute parce qu’Amélie Jeanne Messaga à Mbollo préfère s’exprimer en dansant. Et pas par une danse traditionnelle, mais celle contemporaine.

Cette discipline pour laquelle elle est forte aujourd’hui d’une longue expérience artistique et culturelle dans le milieu. C’est que, cette ancienne participante au festival d’Abok i Ngoma a commencé à pratiquer la danse dès l’âge de 14 ans par les multiples spectacles auxquels elle a pris part, en qualité de danseuse tout simplement.

En 2005, le besoin de se perfectionner dans un domaine de danse précis nait en elle. Voilà pourquoi elle rejoint la compagnie de danse Guilili au sein de laquelle elle suit une formation professionnelle en danse contemporaine.

Des années plus tard, ladite danse l’a menée au Shizuaka Performing Arts Centre au Japon, pour un festival de danse de deux semaines et demie. Discrète mais talentueuse, Amélie est passionnée pour la danse.

C’est sans doute la raison pour laquelle lorsqu’elle parle de la danse contemporaine et de ses exploits personnels, son visage s’illumine. «Quand on parle de danse contemporaine, le public camerounais nous voit juste comme si on était des amuseurs publics.

Ils ne nous pas comme la danse est métier et qu’il y a plein d’autres éléments qui entourent le rendu, la finalité d’un pas de danse. Nous racontons une histoire et nous dansons à la manière contemporaine.

Bien que les gens disent souvent qu’ils ne comprennent pas mais c’est l’afro contemporain par rapport à l’envie ou au voulu du chorégraphe en question», explique celle qui est par ailleurs fondatrice de l’Association Meilleur avenir des artistes (Majartists).

Concept

Laquelle poursuit : «Quand je crée ma compagnie en 2007, c’est parce que je sens déjà que je suis prête à suivre les traces de mes aînés. Quand on arrive à ce niveau, on a déjà le souci de présenter quelque chose de bien et d’abord entant que femme ce n’est pas facile.

Sur la scène nationale et internationale, il y a très peu de danseuses féminines qui commencent leur carrière, qui percent et qui perdurent», explique Amélie Jeanne. Polyvalente, elle est à la fois professeur de danse-théâtre, chorégraphe et jouit d’autres formations en écritures scéniques, romans et nouvelles.

Pour elle, «on ne devient pas artiste, on nait artiste. C’est à la fois une bénédiction comme une malédiction. C’est-à-dire que vous ne pouvez pas demander à quelqu’un qui est artiste d’arrêter cet art-là. C’est comme un oiseau qu’on met en cage. Il va même devenir invivable pour vous à la limite. Parce qu’il ne vit pas.

Il n’exprime pas ce pour quoi il est. Donc, c’est un état d’âme, d’esprit qu’il faut faire avec. Donc du coup, si vous lui demandez de ne plus pratiquer cet art, c’est que vous lui demandez carrément de se tuer parce qu’il ne sait pas être autre chose que ça. Même si c’est sans salaire, c’est sa raison d’être.»

Mais celle qui a initié le concept «Ruée dans la rue» en 2013 dans les sept arrondissements de Yaoundé pense déjà à son avenir. «Je prépare déjà mon après danse en administration. J’ai fait pour cela une formation en administration culturelle de compagnie de danse au Bénin récemment. La danse parce que c’est le milieu culturel artistique dans lequel j’exerce. Le danseur a beaucoup de difficultés qu’il serait bon qu’il soit suivi de la phase de création à celle de production, de diffusion et à la phase de pérennisation du spectacle en question. C’est peut-être ça qui ferait aussi que le danseur se fasse une place, qu’il ait de la considération aux yeux de tous», dixit Amélie Messaga à Mbollo.

Source: Mutations