Ce dimanche 24 septembre 2017, le groupement Bangoua, dans le département du Ndé, Région de l’Ouest –Cameroun a vibré au rythme d’un événement sans précédent. Un exploit du chef a mis tout le monde aux ordres.
Le propre des bonnes choses c’est d’arriver à l’improviste.
Personne n‘attendait une telle boulette du chef. Mais soudain, tout le village s’est mis à danser. A Kamna, à Bandiangseu, à Baloue en passant par le marché du centre, chants populaires et percussions traditionnelles, sont entrés dans une orchestration où les polyphonies et les polyrythmiques étaient permises. Pourtant dans ces accords parfaits et progressions harmoniques, le nom du guide traditionnel était scandé avec maestria. Des mélopées de victoire pour bénir le roi dans ses prouesses. Le monarque a encore frappé un immense coup. Un véhicule Pick-up flambant neuf, a foulé le sol de la bourgade.
L’engin double cabine avec derrière ouvert, a été la cible de toutes les attentions et attractions. C’est le fruit du partenariat qui se tisse de fil à aiguille entre Kamerun Haus Berlin, une maison privée de promotion du tourisme camerounais, basée en Allemagne, et le projet Cecoba (Collines écologiques de Baloue) à Bangoua. Ceci pour booster le développement agrotouristique et éco touristique dans cette partie du territoire camerounais. Pour saluer le geste qui entre désormais dans l’histoire, les jeunes mototaximans ont d’initiative, organisé une parade motorisée dans les coins et recoins du groupement, à l’effet de permettre aux populations de scruter le précieux sésame. Cet engin est l’aboutissement de la deuxième phase du projet d’écotourisme, lequel projet a déjà vu les collines de Baloue être dompté de plus belle par la dextérité des hommes. Ici, Dieu reste le maitre de la nature, mais l‘intelligence des hommes l’a modelé à sa guise. En lui donnant toutes ses lettres de noblesse et de beauté.
Aux âmes bien nées
« Tout petit, le chef était en tournée en occident. La diaspora lui avait proposée un véhicule, le roi a décliné l’offre en suggérant la réalisation des forages d’eau potable dont l’accès était devenu très pénible (acte1). Le chef a observé son potentiel naturel et s’est formé à l’ENA (Ecole d’Administration) de Paris (France) pour développer son village (acte 2), dans la filière de valorisation du patrimoine naturel et culturel ». Rien qu’en évoquant ces deux actes, SM Tchoua Kemajou Vincent, roi des Bazou qui accompagnait son confrère sur les collines de Baloue, mettait l’assistance aux pas. Comme pour dire le peuple Bangoua a de la chance.
Le roi Djampou Tchatchouang Anick Julio est un téméraire et grand chasseur. Il est conscient de ce que son village doit décoller et sa chasse doit le développer. Pour y parvenir, il doit mutualiser ses efforts à ceux de son peuple pour réaliser le vœu le plus cher, faire rayonner le village. Et çà, le résultat est déjà palpable. « La sagesse, le pouvoir, l’abondance viennent de Dieu », a conclut le chef Bazou.
Un tour sur le site de Baloue a permis de comprendre que le projet Cecoba qui avait été officiellement lancé ce 1er juin 2017, avec la participation des autorités administratives du Ndé et des rois de la Région de l’Ouest, est merveilleusement en train de prendre corps et font saliver. Plus de 3000 plants (verger, plantes médicinales, plantes de décoration et autres) déjà reboisés, végètent normalement. Le site et les commodités qui accompagnent le projet présentent fière allure. Selon les experts, d’ici 3 ans, les safoutiers et autres arbres fruitiers entreront en production. Mais qu’une absence d’amendement du sol pourrait constituer le goulot d’étranglement qui peut aller jusqu’à flétrir les plants.
« C’est le moment de mettre des engrais aussi bien organiques que chimiques. L’eau de pluie facilitera l’infiltration des engrais et les plants se comporteront à merveille même pendant la saison sèche », a précisé un technicien en service sur le site. Les collines de Baloue est un exemple atypique de développement de la biodiversité.
Les rats et autres rongeurs qui avaient déserté le coin, reviennent car les conditions environnementales les replongent dans un écosystème favorable pour leur développement. Les plants domestiques et les variétés sauvages cohabitent comme des frères et sœurs. Pour compléter le tableau idyllique du jardin, le roi ambitionne réaliser des étangs piscicoles. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le paradis est sur terre, ou mieux, le paradis est sur les collines de Baloue.