Vincent Bolloré, PDG du groupe Bolloré
Le groupe Vivendi vient d’offrir une salle de cinéma et de spectacle à la jeunesse camerounaise à l’université de Yaoundé I. Le promoteur du projet revient sur ce don qui fait revivre le cinéma camerounais en absence de salle cinématographique depuis plusieurs années.
Qu’est-ce qui vous a motivé à lancer votre programme d’implantation des salles de cinéma « Canal Olympia » au Cameroun ?
Il fallait bien commencer quelque part mais l’idée c’est de mettre partout les énergies futures et les contenus, ce sont deux points importants des 40 années qui sont à venir. Je crois que c’est aujourd’hui et ici que le monde se joue en Afrique. L’Afrique a été trop longtemps ignorée, abandonnée, maltraitée. Vous savez que j’ai toujours été afro-optimiste ça fait 35 ans.
A l’époque, personne ne m’écoutait dans les pays dit développés. Aujourd’hui, les gens commencent à nous écouter et quand les grands groupes américains nous voient venir ici pour faire les salles de cinéma, ça les intrigue et ça peut aussi les pousser à venir. Donc, je pense que l’Afrique m’a beaucoup donné et que c’est bien qu’on lui donne aussi en retour. Vivendi, canal universal sont des outils qui peuvent être à la disposition des camerounais pour qu’un jour on regarde un grand film camerounais qui puisse être nominé aux Césars, au festival de Cannes.
Ne pensez-vous pas que le Cameroun avait besoin de plusieurs salles de cinéma compte tenu du fait qu’il n’en existe plus dans le pays ? Nous allons déjà en faire trois. Vous savez que je n’ai que 15% d’action à Vivendi. Je les amène ici et je leur dis que c’est ici qu’il faut lancer le projet donc commençons par trois au Cameroun mais le programme c’est d’avoir 100 salles de spectacle à terme en Afrique et peut être plus. C’est sympathique d’en avoir déjà une à l’université de Yaoundé I.
A quand ces prochaines salles de cinéma canal Olympia ?
Nous comptons le faire avant mars prochain dans les villes de Yaoundé et Douala. Nous discutons encore sur le lieu d’implantation de la salle de Yaoundé mais à Douala, elle sera construite sans doute sur l’emprise ferroviaire.
Le cinéma camerounais souffre d’un réel problème d’équipement. Allez –vous seulement vous limiter à offrir des salles ?
Non, nous allons également fournir du matériel de tournage des films. Vivendi et Canal+ sont chargés d’aller trouver des systèmes pour que les cinéastes soient révélés et trouvent quelques studios d’enregistrement. Il faut que Canal et Vivendi se mettent à disposition pour révéler les talents camerounais. Et on en sera tous récompensé. Maintenant avec le numérique vous pouvez acquérir des films dans la nuit en quelques minutes et même en avant première. C’est Quand même intéressant.
Cela dit, je pense que le plus intéressant c’est de permettre aux talents camerounais de pouvoir éclore et de pouvoir s’exprimer. Et, je me demande si canal plus ne pouvais pas faire une chaine spéciale où on pourrait diffuser chez les 11 millions d’abonnés que nous avons dans le monde entier. Parce qu’au fond, il y a en dehors des universités de nombreuses personnes qui ont envie d’être acteurs, scénaristes, metteurs en scène et c’est quand même grâce au digital qu’ils ont les moyens de le faire.
