‘Braquage à la Camerounaise’, la bonne idée qui rêvait d’être un bon film

Braquage A La Camerounaise2 Capture d'écran du film "Braquage à la Camerounaise"

Wed, 30 Nov 2016 Source: lefilmcamerounais.com

L’idée du film est excellente. En faire un huis-clos est certainement le concept qu’il fallait à ce projet pour s’inscrire dans l’histoire des films Camerounais.

Le bon titre, la bonne idée, le bon concept : la recette qui en apparence était parfaite, s’est vite transformée en véritable cauchemar pour tout spectateur qui avait décidé de passer son samedi après-midi assis dans la salle de Cinéma Sita Bella plutôt que tranquillement chez lui devant sa télé. La Cameroon Actors Agency (créée par Alain Bomo Bomo) a essayé en vain de nous servir de la performance au détriment de la sobriété et de la technicité qu’on attendrait d’un bon acteur.



Les premières minutes nous installent visuellement uniquement, car la bande son est totalement inexistante. Les lèvres du personnage remue pourtant, mais ni sa voix, ni les ambiances, ni la musique ne parviennent aux oreilles des cinéphiles qui incrédules, se contentent de soupirer, de s’éclaircir la gorge ou encore de gigoter dans leurs fauteuils pour cacher leur malaise. Les interminables minutes passent enfin et nous découvrons tous avec horreur, que l’équipe s’est essayée à la post synchronisation, déshumanisant par la même occasion tous les protagonistes et antagonistes du film.



“Braquage à la Camerounaise” nous présente une écriture pauvre, avec des dialogues clichés les uns après les autres. On dit en Afrique que le silence au Cinéma n’est pas assez utilisé et compris, là en l’occurrence, il est victime d’un surdosage qui ne sert à créer qu’une seule chose : un suspense bancale, peu crédible et limite lassant. Les américains ont pris possession du scénariste de la première à la dernière seconde du film, dévoilant ainsi son incapacité totale à écrire ne serait-ce qu’une seule scène potable.

Evoquer le son est une véritable souffrance ici, car quasi inexistant voir révoltant. Evidemment qu’on peut faire appel à des soucis techniques et autres excuses qui n’ont pas leur place au Cinéma, ça n’en reste pas moins insultant pour toutes les personnes qui ont dépensé leur argent pour s’offrir ce qui devait être une belle expérience. Les acteurs sont mauvais, leurs personnages écrits avec une faiblesse qui frôle à peine le niveau des secondaires et la mélodie montée en boucle qui sert de musique devient limite anxiogène. Enfin, que dire de la photographie : nous avons compté cinq textures différentes dans le film qui s’incrustaient sans raison, sans prévenir et qui n’ont servi à rien d’autre que nous dire le mauvais choix du réalisateur en ce qui concerne son chef opérateur.



Chez Le Film Camerounais, nous avons néanmoins noté un aspect que nous jugeons extrêmement positif dans ce premier essai d’Alain Bomo Bomo en tant que metteur en scène : l’envie de bien faire et surtout, la sincérité avec laquelle l’acteur réalisateur désire par-dessus tout nous faire passer un bon moment de Cinéma. Nous saluons avec beaucoup d’enthousiasme son énergie, sa niaque, son soucis pour la formation et transmission de connaissances.



“Braquage à la Camerounaise” est un film à voir malgré tout, car il a cette capacité de générer en vous des milliards d’idées et surtout, l’envie de vous jeter vous aussi à l’eau si vous hésitiez encore. Alain est tombé cette fois, mais nul doute qu’il se relèvera et nous proposera quelque chose de plus abouti la prochaine fois.

Source: lefilmcamerounais.com