Cameroun : 'Cora Adama' dévoile sa nouvelle collection

Huit tenues pour femmes sont dévoilées dans ce premier passage.

Thu, 30 Nov 2023 Source: Le Jour N°4050

Présentée lundi au cours d’un défilé à Yaoundé, « Cœur de raphia » célèbre la beauté de l’artisanat camerounais. Cette nouvelle collection, Rita Fonlia, promotrice de la marque de vêtements « Cora Adama » aurait tout aussi pu la baptiser «Bal de couleurs ». Tellement sa collection est riche en nuances. Cependant, porteuse d'un héritage africain qu'elle veut valoriser aux yeux du monde, elle a décidé pour ce défilé qui marque la fin d'une année riche en créations, de célébrer la matière. Lundi 27 novembre à l'Institut français, il est 17h lorsque les invités du défilé qui s'inscrit dans le cadre du « Designer du mois » organisé par cette institution prennent place dans la salle de spectacle. Le décor est sobre. Des mannequins passés par les mains d'un spécialiste du body-painting sont installés de part et d'autre de la scène. Au rythme d'une chanson de l'artiste Flavour, des mannequins font leur apparition dans une harmonie d'ensemble bien exécutée. Huit tenues pour femmes sont dévoilées dans ce premier passage.

Ici, les couleurs prédominantes sont le bleu et le jaune. Ce sont des robes pour cérémonies ou des sorties en ville. On y a : une robe fourreau, une maxi-robe, une robe bustier, une robe sirène, portefeuille. Longue, courte ou asymétrique, elles mettent en valeur la silhouette et la sensualité des femmes. Le style « Cora Adama » concilie le chic, la classe et la simplicité. «Les œuvres de Rita Fonlia démontrent son addiction à l'authenticité et la sensualité, gage d’un héritage à part entière », explique son attaché de presse. Le deuxième tableau du défilé sera plus proche de la thématique évoquée. Toujours au rythme de Flavour sous le son du très dansant titre «Game changer», les mannequins font leur apparition dans une ambiance qui prendra vite les allures d'une fête. Trois tenues sur la dizaine de belles robes présentées vont particulièrement marquer l'assistance. Il s'agit pour la première d'une robe poisson vert empire éclatant, dont la finesse épouse délicatement les formes du mannequin albinos qui la porte. Détail important, le bustier de cette robe est en raphia. Rita Fonlia va revisiter avec brio le Kaba Ngondo à travers un modèl jaune banane rehaussé par des épaulettes en raphia. Mais la star de cette collection, reste sans aucun doute l'originale robe de mariée en raphia.

Une robe sirène au décolleté plongeant décoré de cauris. Cette tenue résolument moderne montre que les matières dites traditionnelles peuvent parfaitement s'allier à un style dans l'air du temps. Un pari que Rita Fonlia est très heureuse de relever marchant ainsi sur les traces d'Imane Ayissi qui travaille beaucoup cette matière. Sa collection printemps/été intitulée «Agnieup» en est par exemple inspirée. «J'ai voulu mettre en exergue l'artisanat africain. Le raphia est un textile que nous les stylistes n'avons pas l'habitude d'utiliser. Généralement on assimile cette matière aux tenues traditionnelles. Pourtant il peut s'adapter à tout type de vêtements. C'est un textile prestigieux avec lequel on peut réaliser des tenues de cocktail, de mariage, des tenues chics », assure la styliste. Pour garantir une collection tendance, la créatrice a opté pour un mélange subtil de textiles. Elle a choisi le mikado en raison de sa texture granuleuse et brillante. «La texture du mikado va parfaitement avec celle du raphia. J'ai aussi utilisé les fleurs et les cauris pour la décoration ».

Le choix du raphia permet également à Rita Fonlia de construire une marque écologique, engagée et soucieuse de l'impact environnemental de l'industrie de la mode. « Le slogan de Cora Adama c'est la mode soutenable et durable et le raphia est un textile végétal donc recyclable », relève Rita Fonlia. La créatrice n’est pas à son premier défilé de mode. « Un styliste devrait réaliser une collection ou deux collections chaque année. Un défilé c'est pour mettre en vitrine l'évolution de son travail. Ce n’est pas le premier que j'organise Mais d'habitude je fais des plateaux. Avant Cœur de raphia, il y a eu Eden. J'espère avoir inspiré les autres créateurs à travailler davantage cette noble matière pour qu'ensemble nous puissions faire avancer la mode africaine ».

Source: Le Jour N°4050