Mort vraiment suspecte de Samy Lenwr
Il faut laisser Samy partir !
Il est temps de te laisser partir rejoindre l’autre rive.
Nous avons essayé de te garder en vie, en cherchant.
Le coupable qui te coupa la vie en mi-chemin.
Mais la mort n'a de compte à rendre qu'à Dieu.
Que son nom soit glorifié,
Nous avons essayé de te faire revivre de plusieurs façons.
On ne voulait pas se résigner à faire de ton beau visage un souvenir.
On nous avait pourtant dit que l’immortalité raffolait de la chair fraîche qui est cet ange qui change les règles du jeu ?
Nous ne nous résignerons jamais à te faire traverser la postérité.
Je leur dirai que tu es venu 34 ans plutôt, et que tu avais des immenses rêves.
Je leur dirai que tu as rêvé de ce Cameroun beau, magnifique et que tu voulais le bâtir avec ton talent.
Je leur dirai que tu fus un poète esthète, qui rendait les choses ordinaires avec ton appareil photo magiques.
Laisse-moi leur dire que tu étais un adoucisseur de mœurs, et une rose rebelle.
Un révolutionnaire !
Quand je parlerai de toi, je dirai que c’est grâce à toi que nous sûmes qu’il n’est pas bon de se retrouver dans un hôpital de la place, car l’homme connaît ricaner de la science.
Je n’oublierai pas de leur dire que l’homme est l’ennemi de nos destins, car le matin, tu peux rompre le pain avec ton frère et à midi, tu n’es qu’un simple prestataire de service.
Le plus grand fantasme des âmes candides est de croire à la bonté de son semblable, depuis la rébellion de Caïn, jusqu’au regard honteux de Simon Pierre reniant le Christ, en plus 2 000 ans, l’homme ne s’est pas bonifié, car ce n’est pas le vin.
À présent, nous devons te laisser traverser le portail, pour que tu te crées à nouveau, les aztèques disent motyokoyosin (celui qui se crée lui-même). Il est temps de briller dans la mort pour nous les vivants, parce que la mort n’arrête guère la vie.
Tu appartiens désormais au passé, mais un passé prémices des futurs certains, car ton départ est une leçon pour notre quiétude inquiète.
Ce fut un plaisir d’avoir été ton ami.
Ma personne adieu !
La coach blonde
