La présidente du Jury des « Africa WorldWide Awards » organisé au Sénégal, édifie nos lecteurs sur les circonstances de la désignation des deux heureux lauréats, parmi les six nominés, tous de renommée mondiale.
Vous êtes présidente du Jury des « Arica WorldWide Awards », pourrez-vous nous dire comment vous êtes parvenus à la désignation des lauréats ?
Le jury des « Arica WorldWide Awards 2016 » est composé de moi-même comme présidente et des membres que sont l’Ivoirien Gore Hue (président de l’Association des Journalistes professionnels de Côte d’Ivoire), les Sénégalais Racine Senghor (Administrateur du Monument de la Renaissance Africaine) et Siré SY (CEO Africa WorldWide Group) et de la Sud-africaine Musakala (CEO Africa Trade Link International).
La désignation s’est faite en deux phases. D’abord, nous avons eu à arrêter une liste de 3 nominés pour chaque catégorie. C’est ainsi que pour la catégorie « African Global Player », ont été nominés : Safaricom du Kenya, Shoprite d’Afrique du Sud et l’Office Chérifien des Phosphates du Maroc.
Pour la catégorie « New Face of Africa », trois personnalités africaines étaient en compétition: Carlos Lopes, Secrétaire général de la Commission économique africaine des Nations-Unies; Mo Ibrahim de la Fondation Mo Ibrahim et Jean Claude de l’Estrac, Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien. A l’issue de nos délibérations qui ont duré deux jours, du 8 au 10 janvier 2016 à Dakar, le jury a porté son choix sur l’Office Chérifien des Phosphates comme lauréat du prix « African Global Player » d’une part et d’autre part, sur M. Jean Claude de L’Estrac pour le prix « New Face of Africa ».
C’est le lieu pour moi en tant que présidente du jury, de féliciter mes autres collègues car nos débats ont été souvent houleux, voire passionnants, mais en définitive, nous sommes parvenus à nous entendre sur le choix d’une entreprise et d’une personnalité africaine de grande envergure et dignes de la consécration qui leur sera faite le 31 Mars 2016 à Dakar, dans l’enceinte du Monument de la Renaissance Africaine, haut lieu de célébration de cette Afrique à l’horizon et en puissance.
Sur un autre registre, le comité d’organisation, sur proposition des membres du jury, a accepté pour les prochaines éditions des « Africa WorldWide Awards » qui se veulent désormais annuels, de donner l’opportunité aux Africaines et aux Africains, de proposer des candidatures sur la base desquelles, la liste des nominés sera tirée. Un peu pour marquer le caractère inclusif et ouvert dans le choix des futurs lauréats des deux catégories d’Awards des « Africa WorldWide Awards ».
On se doute bien que vous n’avez pas eu la tâche aisée au regard du nombre impressionnant de leaders panafricains qui seraient en droit de prétendre à une telle récompense.
Tout à fait, comme vous le mentionnez, la tâche n’a pas été facile parce que dans chaque catégorie, chaque nominé avait le profil pour remporter le prix mis en compétition. C’est ce qui explique quelque part que nos deux jours de délibérations ont été souvent tendus, passionnants et difficiles. Le choix que nous avons eu à faire pour les lauréats de cette édition, n’enlève en rien le mérite de ceux qui n’ont pas été récompensés. Mais c’était aussi le but de l’exercice, de choisir un lauréat pour chaque catégorie.
Et c’est le lieu de préciser aussi qu’aucun des nominés encore moins des lauréats, n’a directement fait acte de candidature. C’est donc le conseil d’orientation et le comité de pilotage des « Africa WorldWide Awards » qui ont eu à faire en amont, le travail de sélection qui a été soumis au jury dont j’ai eu l’immense plaisir de conduire les travaux, pour désigner un lauréat dans chaque catégorie : « African Global Player » et « New Face of Africa ». Mais vous savez dans la vie, il arrive des moments où participer à la compétition est plus agréable que la victoire en elle-même. Et c’est tout le sens à donner à cet évènement panafricain, les « Africa WorldWide Awards ».
Quels sont les critères déterminants de vos choix définitifs?
Pour l’Office Chérifien des Phosphates, nous avons là, une entreprise africaine, établie en Afrique, managé presqu’exclusivement par des Africains, dans un contexte africain et qui est leader mondial dans son secteur d’activité: les phosphates. C’est comme pour dire quelque part, que le Sud est porteur de leçon de management à partager avec le monde. Mais aussi, pour dire que nos entreprises africaines ont le talent et la capacité de réussir de belles « Success stories » et souvent dans un contexte de compétition globale extrêmement difficile.
Et qu’à côté des Afriques « mondialisées », arrivent en puissance et à l’horizon, des « Afriques mondialisatrices » dont l’exemple le plus achevé aujourd’hui, est l’Office Chérifien des Phosphates du Maroc.
Concernant M. Jean Claude de l’Estrac, lauréat du prix « New Face of Africa », c’est aujourd’hui le triomphe et la reconnaissance par les institutions de Brettons Woods, les bailleurs de fonds, partenaires techniques financiers et autres Décideurs politiques et publics africains, de ces idéaux que lui, Jean Claude de l’Estrac, n’a cessé de défendre voilà maintenant 30 ans en Afrique et sur la scène mondiale.
L’homme a toujours indiqué que le reclassement économique de l’Afrique passera par son industrialisation pour apporter deux réponses à une seule question : la création de valeur ajoutée sur nos ressources sur sol et sous-sol et la résorption du fort taux de chômage des jeunes en Afrique dont la population estimée à plus d’un milliards d’individus, où l’âge médian est extrêmement jeune (plus de la population africaine a moins de 20 ans). Aujourd’hui, économistes, experts, politiques, spécialistes, sont tous d’accord que la solution pour l’Afrique est de prendre à bras le corps le défi de son industrialisation.
A travers le choix de M. Jean Claude de l’Estrac, actuel Secrétaire général de la Commission de l’Océan Indien, la pédagogie c’est d’inviter les Africains à s’écouter, entre eux davantage, au lieu de toujours aller chercher des solutions en dehors du continent alors que les clés de la transformation de l’Afrique sont, juste à côté de nous. L’Afrique ne s’écoute pas elle-même assez et ses plus belles idées et sagesses, sont souvent inaudibles et invisibles. Les « Africa WorldWide Awards » travaillent à cette correction.