Ça fait deux ans qu’on en a pas eu droit. La MboaTape est de retour avec son volume 4. Pour ce retour, l’équipe de Mboa Urban a frappé un grand coup avec 25 titres répartis en deux faces. Une face A qui est Afropop réunissant les urban singers de plusieurs variétés. La Face B quant à elle est un concentré de plages RAP, la séparation vaut la peine quand on sait que tout se mélange de nos jours.
Plus d’une vingtaines d’artistes de musique urbaine, de la Mboa Urban Music, chanteurs, rappeurs, beatmakers y ont pris part. De nombreux titres inédits y figurent d’ailleurs. « Caro » de KO-C (qui sent le tube), « Mulema » de Killamel & Locko et bien d’autres.
Dans l’ensemble, on constate une direction artistique qui s’inscrit dans la pluralité. Rn’b, Afrobeat, Néo soul, Afro trap, Afro Dance Hall, la forte dominance de la banku music sur les morceaux Afropop, du Grime, de la Trap & du Rap font la densité générale de la densité de ce disque.
Les découvertes.
C’est clair qu’il y’en a, comme à chaque sortie de la Mboa Tape. On a pour cette fois la mise en lumière de talents tels que Egbe, One , Sir Malik, TEDX, Jahkiss, Jeannie, Young Meagan, Djessy N, Kikoh, PAP. Mais aussi des Upcoming sur lequels des regards étaient déjà braqués à l’instar de Mimie, KO-C, Sojip, Nabila, Joel P, Mic Monsta, Pascal... On ne va pas oublier les toucheurs de beat, notamment Storm Kill it & Skriim.
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Ecoute de la Face A
Ça commence par de l’acoustique puis du Rn’b, de l’Afro Dance Hall. On a une ambiance d’ensemble qui oscille entre des chants soft et des musique dance hall au tempo lent. Les musiques ont pour la plupart un groove drivé par les guitares rythmiques et les percussions à deux temps. A l’image de la musique Africaine pop de l’heure.
On peut remarquer que dans l’ensemble, les chansons laissent beaucoup de place à la voix et aux vibes de chant. Niveau contenu, notamment sur la thématique, on peut quand même apprécier le fait que les story telling varient.
Du coup, on s’inscrit moins dans la monotonie même si la plupart d’eux parlent de relations amoureuses. Joel P l’aborde en parlant de la bêtise du sexe masculin, Nabila fait l’apologie de son homme, Ko-C, Killamel & Locko, Egbe & Salatiel qui font des fleurs à la femme. Mimie qui exprime ses blues dans « Django » tandis que Jeannie décide de se prendre en main face à la déception dans « Bloqué ».
Chez Rytmz & Tzy Panchak, on a le charnel et la métaphore classique de la beauté qui conquiert les cœurs. La résistance à l’aigreur défendue par Djessy N dans son morceau « Ne les écoute pas ». On ne va pas manquer de signifier l’exception faite par Jahkiss qui aborde un sujet plus ouvert et chronique dans le titre « Le pays est doux ».
Chose frappante aussi c’est l’usage de l’auto-tune chez de nombreux chanteurs. Faiblesse ou recherche de la beauté? On peut aussi questionner la temporalité des morceaux. Néanmoins, on a une cohérence dans la construction du disque et aussi un design auditif appréciable.
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Ecoute de la Face B.
Ça commence en RAP 100% style kainri et ça finit par du RAP style français sur le titre « Ressource » de PIT Baccardi & Magasco en bonus track. Dans l’évolution de cette séquence, on va surfer en Trap, Afro trap, avec des variantes telles que le kwatta style, le style french. Dans l’ensemble cette phase, on ne ressort pas vraiment avec un niveau consistant du RAP. Des prods qui sont pour la plupart Afrobeat que RAP-Fusion.
Les textes des rappeurs qui sont assez légers tout comme les thèmes et les flows de la plupart. On a des titres qui se démarquent à l’instar de la collabo Sojip x Malik x One dans « Ndoleh », ça reflète l’époque dans le style d’écriture et le niveau. Le boucan et l’Afro Trap ont aussi aussi place avec le titre « Ton pieds mon pieds » du groupe ONE, une fusion de club dance & trap. On a aussi Sojip qui sur le titre « Ne me gui pas » s’est penché sur l’Afro Trap, les punchlines sont là, mais la symbiose avec la musique qui n’est pas très en phase avec son style.
Sur le volet originalité, on a Pascal avec son titre « 100 kong » qui est une belle performance, sur la créativité et sur le contenu, son flow oscille entre lourd kick et fun, avec une bonne marque d’identité. On peut faire un fleur au titre #MKZI de Raqueem Anubis qui au refrain a fait référence à une chanson congolaise qu’il reprend est style trap. Rien à redire sur le remix club de « Devil no di sleep » de Jovi par Skrim. On peut déplorer la monotonie et qui circule dans les morceaux de TEDX, Mic Monsta, ANG, PAP, Sir Malick.
Pour une séquence RAP, on n’a pas des titres qui se démarquent et qui offrent une expérience d’écoute charmante dans l’ensemble. Thématique, développement des sujets, flow, originalité, innovation, direction musicale, ce n’est pas vraiment des attentes d’un challenge digne du nom.
Sachant que le RAP se situe aujourd’hui entre pertinence, authenticité et approche de consommation; ça laisse bien croire que le niveau du RAP Kamer est bas actuellement.La tape finit bien avec la collabo de Pit Baccardi & Magasco, c’est d’ailleurs à mon avis le plus bon niveau qu’on retrouve dans cette face (contexte et concept). Néanmoins c’est mon avis, vous aurez le votre en écoutant. C’est une compile après tout.
On ne va pas finir sans féliciter le projet et l’équipe de production. Rappelons le slogan de Mboa Urban qui est « IN MBOA WE TRUST »