Malgré les outrages du temps, il n’a pas été sujet à la flétrissure. Il est resté fan de chapeau, de la casquette gavroche plus précisément. Au micro, ses fulgurances vocales s’accompagnent de cette lumineuse expression sur son visage.
Son déhancher sur scène également n’a toujours pas pris une ride, et s’illustre par cette légère inclinaison cadencée, un pied s’attelant à battre la mesure.
Pour démarrer le concert à tubes du 10 mars dernier, le public a eu droit à une puissante envolée vocale avec le refrain du titre « Eyaye » en guise de mise en bouche. Puis s’enchaine « Masoma » avant l’entrée en piste d’Henri Ngassa (à la trompette) et de Frou (au trombone). Un binôme qui s’est chargé de distiller les partitions cuivrées des sonorités éclectiques de l’ex-leader du groupe Esa.
Des standards vieux de plus de trois décennies pour la plupart, dans lesquels l’une des plus belles signatures vocales camerounaises laisse admirer son impressionnante maîtrise de la voix. Du makossa funky, parfois teinté d’afrobeat agréablement revisité et agrémenté par les solos électriques de Ngoye Jeca, chef d’orchestre de la partie.
Moins enjoué que sur « Eyaye» ou « A muto », le chanteur à voix a offert quelques écrins de douceurs à travers des ballades. « Mushoalala » et surtout « Kaka mulema » auront procuré de douces vibrations. Un travail technique qu’il n’a jamais quitté bien qu’absent sur les scènes nationales.
Très engagé sur les estrades humanitaires, Stéphane Dayas reste un fervent défenseur des souffrances parentales face à l’autisme. A court terme, il est prévu une version rap remixée du titre « Eyaye » en featuring avec Paul Henri Janea. De même qu’il se murmure en juin prochain, la célébration de 30 ans de carrière musicale.