Découvrez 10 sociétés secrètes traditionnelles Bamiléké

A l’Ouest du Cameroun, les sociétés traditionnelles secrètes sont des confréries magico-religieuses, sur lesquelles les chefs s’appuient pour faire respecter leur autorité.

Leur forte présence dans toutes les activités démontre leur volonté d’être au parfum de tout ce qui se passe dans la chefferie. Zoom sur 10 sociétés secrètes traditionnelles à l’Ouest du Cameroun.

1- Jya: C’est l’une des sociétés les plus dangereuses et la plus importante de l’Ouest. Elle ne pratique que des rites magico-religieux, dans le but de protéger la chefferie et ses membres, contre les fléaux naturels (épidémie, invasion etc.) et surnaturels comme le ke (période de sorcellerie). Son rôle est d’assurer la régularité des pluies et de facilite la fertilité des sols et des femmes, par des pratiques magiques.

2-Mkamvtt: Qui signifie de manière littérale « les neufs notables », c’est une société dont le rôle politique et religieux est essentiel à la bonne gestion de la chefferie. Elle est chargée de designer le nouveau Fo. Elle est garante de la paix, de la stabilité, de la justice coutumière, des rites religieux et mystiques nécessaire pour le bien de la communauté. Elle a aussi un droit de regard sur toutes les autres sociétés secrètes.

3- Kungang: c’est une société à caractère magico-religieux, qui protège la chefferie et le chef. Une fois l’an, les membres se retrouvent lors d’un rituel au cours duquel, ils frappent le sol en cadence dans le but de préserver la fertilité du sol et chasser les mauvais esprits. Lors des grandes manifestations, on la remarque par sa maitrise de la danse de ku.

4-kwe’Si: Cette société à l’ origine, est une confrérie guerrière implantée dans certaines chefferies. Elle est composée de personnes puissantes et riches que compte la chefferie. Avec pour mission de collecter des ressources financières et humaines lorsque l’honneur du village est menacé. Elle a aussi, une fonction administrative, qui lui permet d’organiser les travaux d’intérêt général pour le compte de la chefferie.

5- Kwintan: C’est une société judiciaire très redoutée et réservée. Son rôle est d’appliquer les décisions contre ceux qui ont désobéi à la coutume ou qui ont posé des actes répréhensibles portant atteinte à la communauté. C’est la police secrète du chef.

6-Majog: Avant c’était une confrérie guerrière dans laquelle tout le monde devait accéder pour apprendre l’art de la guerre. Aujourd’hui leurs activités sont orientées dans les travaux d’intérêt général. Elle est chargée de collecter la taxe et sert d’assistance envers la communauté. Chaque zone possède son majon, avec son chant particulier.

7-Mapfali: C’est l’une des plus vieilles sociétés religieuses de la chefferie, qui conserve encore de nombreux mystères difficiles à percer. Les membres sont les héritiers de grands dignitaires proches de la chefferie. Appartenant à la société totémique, ils ont le pouvoir de combattre les esprits maléfiques qui hantent le village par l’intermédiaire des totems animaux. Leur présence ne se fait remarquer que lors du décès d’un grand dignitaire.

8-Msop: C’est une société qui s’apparente au majon, du point de vue disciplinaire. C’est l’une des plus anciennes confréries, ayant en son sein un nombre important de membres. Ouverte à toutes les couches sociales, les membres les plus influents portent des masques de type tsamabu, qui jouent un rôle religieux important. Ceux-ci sont présents lors de grandes cérémonies funéraires.

9-Kamjya: C’est une confrérie religieuse gardienne des coutumes. Les membres sont des notables aisés, initiés ayant une parfaite connaissance des coutumes et des traditions de la chefferie. En véritable docteur en Droit coutumier, elle est sollicitée pour juger des litiges qui touchent la coutume et donner des sanctions. Même le Fo se soumet à leurs exigences.

10- Kamkwa: Société guerrière fondée en 1925 lors de la guerre civile de Bandjoun, par les partisans de Kamga II qui luttaient contre son rival le prince Bopda. Les membres portent une cagoule noire. Leur devise est d’attendre l’ennemi sur place et de mourir. Aujourd’hui encore la case rituelle du Kamkwa avec son tambour d’appel subsiste sur la place du marché de Bandjoun.

En sachant que le patrimoine culturel de l’Ouest est vraiment riche, partagez