Découvrez le parcours d’EBALE ZAM, du Cameroun en Belgique

EBALE ZAM EBALE ZAM est né et a grandi au Cameroun dans une famille intellectuelle, pédagogue et artiste.

Thu, 3 Aug 2017 Source: culturebene.com

EBALE ZAM est né et a grandi au Cameroun dans une famille intellectuelle, pédagogue et artiste. Comme une légende ; à l’âge de 5 ans, EBALE ZAM est poussé au milieu d’un cercle de femmes lors d’une cérémonie bulu-fan (ethnie proche des pygmées du Cameroun) par sa grand-mère alors prêtresse et détentrice des répertoires cultes de danse.

L’enfant éblouit la foule et ne s’arrêtera plus jamais de danser. Comme il le dit lui-même « Sa grand-mère lui a passé le flambeau ». L’artiste est complet, chanteur, danseur, chorégraphe styliste et percussionniste EBALE ZAM passe par le mannequinat et décroche son premier contrat grâce à la musique, puisqu’il est détecté par Nkembe Pessok (promoteur des Rumta) qui lui délivre une formation vocale de 3 années.

Il est ensuite découvert par Jack Deck, directeur de la francophonie alors qu’il a 19 ans et commence dès lors un travail de synthèse sur le répertoire traditionnel. Ensuite, il enchaine avec des expérimentations sur la danse afro-contemporaine jusqu’à la fondation en 1993 d’une compagnie de danse le « Nyanga dance » avec laquelle il enchaine plusieurs tournées et remporte plusieurs prix tant en Afrique qu’en Europe ; notamment l’Epi d’or de la danse contemporaine au Festival National des Arts et de la Culture de Yaoundé, le prix spécial du jury au Concours International de la danse contemporaine à Tananarive (Madagascar), le prix lauréat 2000 de l’Association Française d’Action Artistique à Paris. Ceci est le fruit de sa formation chorégraphique par une bourse de la francophonie en Côte d’ivoire en 1998.

A 23 ans, EBALE ZAM rencontre le bouddhisme qui lui forge une personnalité en le sensibilisant à l’importance d’être un modèle de comportement humain car on y apprend que c’est ce que l’on fait qui importe et non ce que l’on est et que la révolution humaine d’une personne peut changer son environnement voire la société et prend ainsi conscience du rôle et de l’impact d’un artiste sur les mœurs et l’éthique.

Le bouddhisme lui permet de conceptualiser les sens de sa philosophie artistique. Mettre l’humain au centre de tout, en respectant et en vénérant la dignité de la vie, grâce à la notion de création de valeurs, instaurée par l’éducateur japonais TSUNESA BURO MAKIGUCHI, il approfondit un travail d’éveil des potentialités de chaque être humain en incitant à l’optimisation du coëfficent émotionnel.

Artiste avant-gardiste bousculant les codes à cause de son audace et de sa vision à l’encontre de la censure, il quittera définitivement le Cameroun pour s’établir en 2000 en Belgique où il crée l’asbl NYANGAZAM spécialisée dans la création, la formation et la production en danse, chant et mode contemporaine d’inspiration africaine.

NYANGA signifie espiègle, élégance, création de valeurs avec joie et c’est un mot utilisé au Cameroun. Cette définition résume le but de NYANGAZAM qui est la promotion de l’art afrocontemporaine ouvert à l’universel, c’est d’inclure l’essence africaine dans la dynamique contemporaine et EBALE ZAM en est le directeur artistique.

CHOREGRAPHIES :

EBALE ZAM commence à chorégraphier à l’âge de 14ans en s’inspirant de sa maman qui évolue en tant que danseuse et chanteuse dans un groupe de danses traditionnelles, Il étudie ensuite la technique DOOPLE initiée par le chercheur Alphonse TIEROU, qui synthétise la danse africaine en dix mouvements. Tout en étant le chorégraphe de sa compagnie « NYANGA DANCE » créée en 1993, il fait partie du Ballet National du Cameroun ce qui lui permet d’avoir une vision globale sur les danses des dix provinces de son pays le Cameroun, (Afrique en miniature). Il est ensuite formé par Alphonse

TIEROU et Zab MABOUNGOU dans le cadre d’un stage organisé par la francophonie en 1998. Il participe ensuite à l’atelier du monde à Montpellier en 2000 et enfin il fait trois ans de formation en tant qu’externe chez ROSA PARTS et à la RAFFINERIE CHARLEROI DANSE en danse contemporaine technique du sol release improvisation. Il est formé pendant 15 ans en danse classique par MENIA MARTINEZ ancienne soliste de chez Béjart Il a, à son actif, une dizaine de spectacles chorégraphiques à succès : « Eke (où vas-tu ?) » en 2000, « Akouss (où est la veuve ?) », « Femmes secrètes », « Jardin secret », « Temps véritable », « A la croisée de nos vies» «Je me suis mariée toute seule » « Amitiés » « Constellations » et « Wayirri » sont ses plus importantes créations.

La vision avant-gardiste d’EBALE ZAM s’approfondit grâce à sa collaboration avec le théâtre « LOGOS » à Gand où il fait un travail de synergie avec les capteurs déclenchant la musique grâce à son mouvement. Ce travail s’inscrit dans l’apport de l’informatique dans la chorégraphie.

L’avant-gardisme dont prône le chorégraphe imprègne non seulement son travail chorégraphique mais aussi sa pédagogie. En effet, EBALE ZAM donne régulièrement des cours à l’Académie de danse et musique YANTRA où l’on peut apprécier la synthèse de son approche avec l’essence africaine imprégnée dans toutes ses influences (afro-synthèse).

APPROCHE ARTISTIQUE ET PEDAGOGIQUE :

L’approche artistique d’EBALE ZAM repose sur une recherche de synthétisation des différentes sources d’inspirations du chorégraphe, de ses racines ancestrales et culturelles à ses rencontres, ses maîtres et ses voyages. Il aborde les thèmes de la féminité, de la voix liée au mouvement, du rituel et enfin du métissage.

Plusieurs étapes ont marqué sa démarche et son processus de synthétisation:

La synthèse des danses de l’ethnie Fang dont il est originaire;

La synthèse des danses africaines;

L’introduction de l’essence africaine dans la dynamique contemporaine.

Dans un article de l’hebdomadaire L’Autre Afrique de 1999, EBALE ZAM expliquait: «Ce que l’on appelle danse contemporaine, c’est l’expression de ce que nous sommes, nous autres, Africains d’aujourd’hui vivant dans un environnement constitué de références à nos ancêtres, mais aussi de nos voyages » En tant que pédagogue, EBALE ZAM fait une synthèse entre le rituel, la philosophie, la douceur, la fermeté et l’efficacité. Il travaille sur l’optimisation du mouvement en dépensant le moins d’énergie possible pour un impact fort.

La philosophie pédagogique d’EBALE ZAM se base sur l’éducation créatrice de valeurs propres à un éducateur japonais des années 30. Le philosophe bouddhique TSUNESA BURO NAKIGUSHI prônait l’éveil du potentiel illimité de ses élèves tout en les valorisant et en les inspirant de devenir des modèles de comportement humain pour bâtir une société harmonieuse.

La pédagogie d’EBALE ZAM cherche ainsi à valoriser chacun en inspirant un travail d’écoute de soi par l’apport du poids de son corps comme instrument pour la danse. Sa technique est transgénérationnelle et unisexe.

Le cours se compose d’un échauffement basé sur la technique contemporaine suivie d’une barre structurée pour éveiller l’écoute de soi par des exercices de coordination de bras et jambes et de relâche. Il développe ensuite une chorégraphie, des traversées puis une transe finale.



MUSIQUE :

En 2012 il se lance définitivement dans la chanson et sort son premier album. MA KE. Il met l’accent sur le « live » et enchaine les prestations scéniques en danse et musique tout en préparant son deuxième album.

Les textes de ZAM s’inspirent des enseignements traditionnels des Bulu-Fang au Sud Cameroun et des enseignements de son maître bouddhiste Daisaku Ikeda Son message se veut porteur de paix et d’espoir. Avec ses mélodies et sa voix de crooner, il nous porte le message suivant ;

« Chaque homme a une mission qui souvent passe par des épreuves à surmonter. Grâce à la solidarité basée sur le respect des différences, chacun peut traverser ces épreuves avec courage en inspirant et en donnant espoir à l’humanité ».

A son arrivée en Belgique, son aventure musicale se poursuit parallèlement à la danse, grâce à sa formation de trois ans avec la soprano Amarillys Grégroire et il crée un atelier au Pianofabriek où il restera en résidence musicale durant cinq ans dans le cadre de la conservation des minorités linguistiques. Aujourd’hui, tout en préparant son deuxième album il donne des cours de chant à l’Académie de danse et musique YANTRA. Sa pédagogie se repose sur l’éveil des cinq sens au service de la mélodie.

Source: culturebene.com