Dans son recueil de poèmes paru en janvier dernier, Daouda Mbouobouo dénonce les travers de notre monde.
Le pari aurait pu être hasardeux : utiliser la poésie pour faire découvrir la société actuelle de l'intérieur et restituer son âme rongée par de nombreux dysfonctionnements.
Le juriste et auteur camerounais Daouda Mbouobouo s'est lancé dans l'aventure à travers un recueil de poèmes qui disent non seulement la mémoire collective d’un glorieux passé, à une époque où la simplicité naturelle des êtres n’était pas encore gâchée par le modernisme.
Mais aussi, les travers d’un monde carrément à la dérive au regard de la poussée des égocentrismes et autres préjugés qui sont en train de ruiner l’humanité. Cette forme surprendra seulement ceux qui ne connaissent pas les écrits du président de la Société des poètes et artistes du Cameroun (Spac).
En particulier, son recueil de poèmes « Les fleurs n’effleurent plus midi » inscrit au programme scolaire et qui met en exergue les risques d'effondrement des valeurs culturelles, d'éthique et de solidarité tout en louant l'esprit d'amitié, d'amour et de partage entre les peuples du monde, condamnés à vivre ensemble.
Fait inéluctable dans cette époque de mondialisation avancée.
Avec « Le griot des temps modernes » paru aux éditions l’Harmattan en janvier 2016, le poète remet ça, en déroulant ses récits, personnages et leurs cheminements sur le mode des conteurs traditionnels.
Mais il va, cette fois, encore plus loin puisque le griot, qui laisse le rire et l'émotion transmettre la morale de ses histoires, et l'auteur ne sont qu'un.
Et Daouda Mbouobouo n'a pas son pareil pour conter avec à la fois véhémence, dérision, humour et tendresse l’humanité, les histoires et légendes des sociétés qu’il observe. Et de glisser, de « Le griot du village » à « J’accuse la haine.
Je dénonce l’ignorance, la violence. Je préconise l’amour, la paix », en passant par « Où on partage le bonheur », « Cri muet », « Les naufragés de la mer », « Les misères de la guerre » sa soif d’un monde meilleur.
Son extraordinaire besoin « de penser et repenser l’homme, panser ses plaies, l’emmener à s’écouter soi-même, mais aussi à écouter l’autre ».
Un ouvrage savoureux où l’auteur laisse deviner les non-dits qui demeurent au cur des poèmes comme des toiles d’espoir.