Elle est l’une de ces artistes qui n’ont pas peur de se surpasser, de dévorer d’autres horizons.
Reine Dibussi, 31 ans, est une adepte du Concept Art, ce procédé utilisé dans l’industrie du jeu vidéo, de l’animation, du design, de la publicité et même du cinéma pour convertir une idée en visuel, est devenu une référence pour nombre d’illustrateurs.
L’illustratrice 2D-bédéiste-portraitiste s’éclate à travers son art, même si sa passion n’a pas toujours été celle que l’on pense. Reine Dibussi voulait être astrophysicienne. Elle était bien partie. En 2006, elle obtient un baccalauréat S (scientifique) option Physique à Yaoundé au lycée Fustel de Coulanges.
Les langues, elle les adore aussi et avec son Deug en langue et littérature anglaise, elle frôle le métier de professeur d’Anglais… Mais dessiner, tout le temps et partout, Reine Dibussi l’aimait plus qu’autre chose.
La sensibilité des dessinateurs Sergio Toppi et Leyendecker, les ombres et les lumières de la talentueuse Gentileschi, font pencher de plus en plus la balance en faveur des arts plastiques.
Produit de la prestigieuse Ecole Emile Cohl à Lyon, elle se dépense et perfectionne son art. « Ma famille a investi en moi et c’est le moment de leur rendre l’appareil. Je suis en train de construire ma carrière », rassure-t-elle. La dessinatrice camerouno-antillaise (elle a des origines antillaise et malimba) ne s’enferme pas derrière des limites. Elle a aussi un côté féministe qu’elle assume d’ailleurs pleinement. « On s’attend à ce que les femmes dessinent et parlent de choses qu’on attribue aux femmes et moi c’est quelque chose que je veux casser », dit-elle.
Il y a un an, ce caractère militant pour la femme, transparaissait dans sa première exposition intitulée « Divergences dessinées » à l’Institut français du Cameroun, antenne de Yaoundé. Elle a également collaboré à la conception de la bande dessinée « Abito et Kiraa ».
Reine Dibussi a plein de projets. Elle se dépense pour « Mulatako », une bd afro-science-fiction, disponible sur sa page Facebook (Reine Dibussi). Elle fait également des portraits qu’elle réalise pour des particuliers. Son plus grand rêve est de «publier plusieurs bandes dessinées très orientées Kamer et Afrique », explique-t-elle.
Avant tout, Reine Dibussi souhaite contribuer au développement, en apportant son « crayon » dans l’univers du livre pour enfants qu’elle juge quasi inexistant.