On est allé à la rencontre de Kit Le Rap, le collectif qui tacle les rappeurs camerounais avec beaucoup d’humour. Mené par The Max, ce groupe de jeunes camerounais, fans de musique urbaine, et amateurs de comédie, tourne en dérision des rappeurs – chanteurs camerounais en abordant leurs lacunes, les ratés, et les ndems qui passent souvent inaperçus dans leurs clips.
Bonjour The Max. On dit quoi ?
Je vais bien et merci de m’avoir invité pour cette interview.
Dis-nous en quelques mots qui tu es ?
Je suis Tientcheu Aubin, étudiant en 3eme année physique à l’Institut Universitaire de la Côte et dernier né d’une famille de 3 enfants.
Et d’où vient ton pseudo ?
Mon pseudo vient de la 1ere année universitaire. On avait un cours en mathématiques appelé théorie des ensembles qui consistait à trouver parmi des nombres, le maximum avec des méthodes dichotomiques. Et mon enseignant, Dr Bama m’avait envoyé au tableau trouver le maximum d’ensemble mais le maximum ne sortait pas. Après je me suis exclamé d’où le maximum est. Les gars du fond ont crié, le max. Bref, ils ont constaté que j’étais toujours à fond dans ce que je faisais, que ce soit l’école, la photographie ou les filles, je faisais tout à fond. Après j’ai apporté ma touche personnelle. J’ai remplacé le Max par The Max. J’ai voulu avoir ce côté anglais et français parce que ça sonne aussi le plus hip hop. (Rires)
Présente nous alors toute l’équipe de Kit Le Rap…
Nous avons Fraisbie de Monaco, l’acteur principal, Nicpro, le rappeur réalisateur chez Lolipop Pictures, Tom Dark, acteur et webmaster, Ghazal, rappeur et voix au générique, et moi, The Max.
Le 1er épisode posté le 1er Mars 2016 parlait de Shadow. Un groupe que tu nous a fait découvrir. Mollah tu taclais déjà hein…
Pour dire vrai, c’était une version dessert. En physique par exemple, on nous appris qu’avant de vouloir booster un projet, il faut d’abord sortir, une maquette, un prototype, une version embryonnaire. Il fallait donc voir si le public allait bien recevoir la chose. Quand j’ai eu des retours positifs, je me suis dit, c’est faisable et c’est comme ça que j’ai évolué, et je ne taclais pas. Le groupe Shadow par exemple, ce sont des gars avec qui je suis au quartier, ils ont compris qu’il n’y avait rien contre-eux.
Comment se passe la conception ? Vous écrivez d’abord ?
Mettre un épisode sur pied ce n’est pas un truc aisé. Lorsqu’un artiste est ciblé, il faut regarder toutes les vidéos de l’artiste. Après les vidéos, il faut s’asseoir et regarder les regarder de fond en comble. Et laissez-moi vous dire qu’on ne le fait pas comme des profanes. On cherche ce qui manque, les détails flagrants, qui ne font pas bonne image pour l’artiste, le réalisateur ou son équipe. Quand je finis de regarder, il faut voir comment procéder, dans quelles mesures utiliser la satire puisque c’est de ça qu’il s’agit afin d’exposer les lacunes ou les erreurs. Et ça passe par un scénario, des petits courts-métrages qu’on fait dans les épisodes. Ensuite, il y a le speech qui consiste à parler et le scénario c’est interpréter. On cale le scénario possible avec les dialogues qui sont écrits mais pas entièrement. Sur le terrain par rapport à l’idée émise, les acteurs essayent de rendre ça le plus comique possible. Des qu’ils ont tous ces éléments, à eux de gérer la conversation.
Vous mettez pas mal de temps entre chacune de vos vidéos (généralement quelques semaines). Est-ce que c’est volontaire de votre part ?
A la base Kit Le Rap est un programme mensuel. Maintenant, il s’avère qu’il ait parfois des retards de plusieurs semaines pour la sortie des épisodes. C’est tout simplement parce qu’il faut faire avec la disponibilité des acteurs. Comme je disais plus haut, il y a des étudiants, des travailleurs. Le travail le plus difficile dans la production d’un épisode, c’est tourner des scenarii mais en ce qui concerne le speech, le montage, la réalisation, la diffusion, c’est moi, Neek Pro, notre webmaster, donc il n y a pas de problème à ce niveau. Mais le principal motif du retard vient de la disponibilité de tous les membres de l’équipe. Il faut s’adapter à leur emploi du temps.
L’une de vos vidéos les plus vues sur Youtube est celle sur Tenor. Certains ne l’ont pas comprise…
En fait c’est juste parce que le suivisme et le fanatisme on donné naissance à la myopie. Plus simplement, ils regardent les choses avec l’œil du profane. Ce qui à mon humble avis, il faudrait éviter si on veut atteindre au moins les 15% du professionnalisme.
Comment vous réagissez aux commentaires négatifs ?
Jusqu’à présent j’ai compris que ne pas gérer les avis négatifs c’est la meilleure chose. Je n’ai pas dit qu’il ne faut pas écouter mais parmi ces avis négatifs il faut ce qui apporte un plus. Il y a des gens depuis le départ, qui disent « Telle chose n’est pas bien », on essaye d’améliorer les choses or c’est un avis négatif qu’on prend en compte pour que le prochain épisode soit bon que l’épisode précédent. C’est pour ça que vous allez constater que du numéro 01 au 11, Kit Le Rap n’a fait qu’évoluer, que ce soit au niveau du timing, la longueur, la qualité de l’image, de la qualité d’écriture, du scénario, des dialogues. Ce qui fait que les avis négatifs favorables sont pris en compte et les avis négatifs défavorables sont mis à la poubelle.
Dis-nous. On ne vous a pas encore tapé ici dehors ?
Plusieurs promesses de bastonnade me sont déjà parvenues mais jusqu’à présent aucune ne s’est concrétisée. Ce ne sont pas les artistes hein mais un fan peut te promettre la bastonnade parce qu’il croit que tu veux saboter son artiste. A ce moment, je pense qu’il y a vraiment le fanatisme au Cameroun mais on va faire comment ? C’est derrière le clavier que tout se passe mais le jour où on va me bastonner vous serez au courant parce que les gens vont bien relayer l’information.
Et je te laisse le dernier mot de cette interview.
Je vous remercie de l’interview que vous m’accordez. Je vous souhaite le meilleur pour l’avenir et que votre objectif en ce qui concerne la culture camerounaise, et vos œuvres prospèrent afin que notre culture soit mieux vue sur les réseaux sociaux. Donc que merci et on se capte sur YouTube (Rires)