Quelques unes s’illustrent par des initiatives personnelles, mais la grande majorité se contente d’être de bonnes femmes au foyer. Incursion dans la cuisine de ces dames de l’ombre.
Avril 2008, Alexandre Song nous accueille chaleureusement dans sa somptueuse villa située à Essex au Sud de Londres, la capitale anglaise. Le joueur est en pleine bourre dans son club Arsenal et il a la mine des grands jours. Il se plie en quatre pour satisfaire l’équipe de reporters venus percer les mystères de son intimité. « Mais Alex où est madame ?
On aimerait lui poser quelques questions », lâche le journaliste, comme un ballon d’essai. « Ooh elle est là haut, répond le footballeur. Elle ne veut pas descendre je vais remonter la voir ».
Après un conciliabule qui dure une demi-heure, Olivia Song dévale les escaliers de la gigantesque demeure. La grossesse qu’elle porte n’entame pas son charme. Un sourire naturel illumine son visage. La compagne du milieu de terrain camerounais évoque sa rencontre avec Alex en France.
Elle parle aussi de son parcours et de ses ambitions. Diplômé en marketing, elle n’a qu’une idée en tête : « je veux créer une structure, m’impliquer dans les affaires… », soupire-t-ellen, en nous servant le délicieux Ndolè qu’elle a cuisiné. 4 ans après, le rêve de la jeune femme qui a déjà donné deux enfants à son mari prend corps.
Début 2012, Olivia lance le prêt-à porter Next à Yaoundé et déclame son crédo : « Be unique, Be different ». La styliste en herbe dessine des modèles et ose. Les couleurs sont chatoyantes et gaies, le design surprend et étonne. Elle se propose aussi de suivre la mode à la trace. Son secret : s'inspirer de toutes les tendances et couleurs au rythme des saisons.
La valse des Olivia
En Janvier 2014, Alexandre Song, lui-même indécrottable en matière de mode, dévoile son « système Tchakap ». Une ligne de sportwear inspirée par ses amis d’enfance. Au Mondial 2014, Song assène un violent coup de coude à Mandzukic et scelle la bérézina camerounaise face à la Croatie. « C’est le Tchakap ! », s’écrie-t-on dans les chaumières de Douala et de Yaoundé. On se dit que la marque va prendre un coup.
C’est l’effet inverse qui se produit. Le Tchakap surfe sur le scandale et Olivia qui offre les produits de son mari dans sa boutique se frotte les mains. Aujourd’hui, le prêt-à-porter semble monter en puissance à la grande satisfaction de la promotrice qui essaime les rues de la capitale de photos publicitaires où elle se met en scène.
L’approche marketing d’Olivia est basée sur la proximité. Elle est également présente dans des encarts publicitaires d’une boite de nuit branchée de Yaoundé où son mari a ses habitudes. Sur le terrain de la mode, Olivia Song n’est pas la seule femme de footballeur à marquer des buts. Une autre Olivia semble relever le challenge.
En Janvier 2014, Olivia Kwemo Mbia, l’épouse de l’international camerounais Stéphane Mbia Etoundi, a lancé une ligne de vêtements baptisée KM&B (Kwemo Mbia Baculus). Pour Olivia Mbia qui est aussi la fille du truculent maire de Bafang, Pierre Kwemo, il s’agit de faire vivre une passion pour servir une cause humanitaire :
« KM&B a été créé dans le but de faire des vêtements fabuleux et dans le même temps offrir des opportunités d’économie aux populations africaines », indique la promotrice de ce concept qui annonce que les bénéfices de son projet iront directement à une liste d’orphelinats camerounais qu’elle a déjà dûment recensés.
« Les statistiques au Cameroun et même ailleurs montrent que les orphelins ont une faible espérance de vie. Certains sont sans abri et leur éducation n’est pas toujours assurée. Je vais apporter ma modeste contribution pour améliorer leur niveau de vie. J’ai déjà recensé les orphelinats de Douala, où iront les premières retombées de ma marque », précise-t-elle.
Sur le volet humanitaire de son entreprise, Olivia Mbia ne fait que suivre les pas de son mari qui multiplie les matchs de charité lors de ses vacances au Cameroun. KM&B est une ligne de vêtements qui se veut avant tout originale. Elle propose, entre autres des kits sportifs, de la lingerie pour hommes et des vêtements de sortie. Pour lancer sa marque, Olivia Mbia a visé grand. Son premier magasin a été ouvert à Londres où son époux a connu un bref passage chez les Queens Park Rangers en 2012.
« La capitale britannique est une ville chic où les Hommes aiment s’habiller chic. Il est plus facile de rallier les grandes villes africaines, à partir de Londres », argumente l’épouse de l’actuel capitaine des Lions Indomptables. Olivia Mbia qui s’implique personnellement dans le design de ses modèles s’est payé pas moins que la célèbre designer Emma Griffiths pour marquer les esprits dès le lancement de sa collection. Elle compte, à moyen terme, ouvrir des représentations à travers certaines grandes villes africaines, comme Douala, Lagos, Dakar, Kinshasa, Accra, Brazzaville, Libreville et Abidjan.
La cuisine d’abord
S’il est à saluer, le dynamisme des deux Olivia reste toutefois une exception chez les compagnes de nos stars du football. « Pour l’essentiel, leurs maris estiment qu’elles n’ont pas besoin de travailler, confie Alain, un entremetteur proche de footballeurs rencontré à Istanbul. Beaucoup estiment qu’avec ce qu’ils gagnent, nul n’est besoin d’exposer leurs épouses dans des boulots ordinaires. Ils aiment bien séduire les femmes, mais ils sont aussi très jaloux », remarque fort opportunément cet homme qui s’est déjà occupé de plusieurs missions de divers ordres pour des footballeurs professionnels camerounais.
« Pourquoi laisser ma femme travailler ? Je bosse pour nous deux », nous disait par exemple Joël Epalle alors qu’il était au faîte de son art à Bochum. Protecteurs, nos stars du ballon rond ne veulent pas voir leurs femmes trainer.
En janvier 2014, le gardien de but Charles Itandje que nous rencontrons à Konyaspor a par exemple catégoriquement refusé de nous laisser filmer son épouse qui était pourtant disposée à répondre à nos questions dans le cadre d’un magazine télé. « On vous connait là-bas au pays », a simplement dit l’ancien lensois qui n’a en revanche trouvé aucun inconvénient à ce que nous échangions avec son fils. Crac parmi les cracs, Samuel Eto’o est plutôt discret quand il s’agit de rendre compte de sa vie de famille. Pendant très longtemps, il a limité les sorties de son épouse Georgette au strict minimum.
Mais après son scandale sexuel avec Nathalie Koah, il s’est rapproché de sa compagne qu’il exhibe fièrement dès que l’occasion se présente. Mannequin par le passé, Georgette Tralou a ouvert une boutique de luxe à Abidjan il y a une dizaine d’années. Mais l’affaire a fait long feu et l’Ivoirienne se contente de suivre quelques placements faits dans son pays d’origine. Pour l’essentiel, les célébrités du football de notre pays veulent d’abord des femmes dédiées à la bonne marche de leurs foyers.
Pour l’épouse espagnole d’Achille Webo, la nécessité se trouve auprès de leur fils autiste et admis dans une école spécialisée à Londres. L’avant centre fait la navette entre Istanbul où il joue et Londres où réside sa famille. Lisbeth, la compagne de Danny Nounkeu, que le footballeur a rencontrée quand il évoluait à Toulouse, a elle aussi dédié son temps à l’encadrement de leurs deux filles dont les résultats scolaires sont régulièrement cités en exemple en Turquie.
« Elles parlent parfaitement le turc et ont déjà fait l’objet de deux reportages des télévisions locales », nous a confié avec satisfaction la compagne de l’ancien défenseur de Galatasaray qui retrouve la Turquie (Bursaspor) après un prêt à Grenada (Espagne) puis Evian Thonon Gaillard (France).
Bouleversée par une sordide rumeur relative à un enfant métis qu’elle aurait eu sur le dos de son mari en 2008, Mireille Kameni s’est repliée dans le cocon familial et se consacre à l’éducation de ses enfants. L’épouse d’Idriss Carlos Kameni qui est diplômée de l’Institut Siantou Supérieur au Cameroun, conseille également son mari dans ses oeuvres de charité et ses multiples placements économiques au pays. Léonie, la compagne d’Aurélien Chedjou, a elle aussi fait de bonnes études. Mais elle n’est guère préoccupée par quelque emploi à Istanbul où son conjoint est assis sur un pont d’or. Son match, elle le joue ailleurs.
« J’attends qu’il me passe la bague au doigt », lançait-elle à l’ endroit d’Aurélien lors de notre passage à Istanbul en début d’année dernière. Message reçu par le joueur de Galatasaray. Il a profité de ses vacances au Cameroun pour sceller le mariage coutumier avec la belle Léonie qui lui a déjà donné une petite fille. On peut comprendre que Léonie veille ainsi aux grains. Son prince charmant n’est pas à sa première expérience.
Il a déjà eu une aventure avec une Belge avant de se décider à « retourner » au pays. De cette relation est né un petit garçon qui est toujours la bienvenue dans la villa de rêve que les Chedjou occupent au Nord d’Istanbul. Femme au foyer à temps plein ? Toutes les compagnes de nos célébrités ne s’accommodent pas de ce statut particulier.
« Moi je veux faire de la musique, Doge sais que je chante bien, c’est ma passion, mais il refuse de me laisser faire », clamait Laure Kouemaha en 2007. Rencontrée à Duisburg où évoluait son mari, l’épouse de l’ancien international Camerounais Doge Rostand Kouemaha avait alors improvisé une séance de Karaoké à domicile pour nous rallier à sa cause.
Mais devant notre caméra, elle chantait comme un pied. A l’issue du spectacle, elle nous exhorta tout de même à persuader son mari. « S’il vous plait aidez moi à le convaincre, je veux sortir mon disque cette année », implora-t-elle. Le disque ne verra jamais le jour. Doge n’était pas fan. Nous non plus.