La musique Camerounaise était en crise…
Alors que la musique Camerounaise stagnait, n’arrivait plus à s’exporter, ni même se faire consommer localement. Manquant d’innovation, avec un ravin créé entre une génération dite des «Makossistes », une pépinière du Bikutsi et une autre non nommée à l’époque, qui faisait une musique relativement occidentale (rap, rn’b, Hip Makossa…). Dans ce tremplin, l’on avait quelques profils qui faisaient écho) l’instar de Valsero. Tandis qu’en Afrique, la musique prenait de nouvelles colorations avec l’émergence de l’Afropop Naija et le coupé décalé, le Cameroun sortira la tête de l’eau grâce au X-Maleya.
La création de l’Afropop moderne Camerounais
En 2009, X-Maleya va innover dans la musique Camerounaise avec leur titre « yelele ».Le morceau qui était une musique Afro fusion associant, Makossa, Hiphop et pop va être un gros tube local et sous-régional, chanté en chœurs par toute la nation. Il faut dire que ces derniers n’étaient pas les premiers à faire ce type de morceau, mais ils ont réussi à en faire une forme comestible et plus moderne. Le morceau aura plu tard une version remix avec le rappeur Pit Baccardi qui deviendra leur producteur. S’en suivra le titre « Son me » où l’on verra ceux-ci aux cotés de Samuel Eto’o.
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L’écho du X-Maleya va résonner au-delà de nos frontières car un groupe Afropop est né au Cameroun. Mais ce morceau malgré sa beauté ne laissera pas un très gros impact sur la musique fortement dominé par le manque de repères et d’identité. On aura d’autres jeunes chanteurs se démarquant à l’instar de Charlotte Dipanda ou Lady Ponce qui évoluaient dans un style tout différent.
D’un autre coté, de nombreux jeunes artistes vont entrer en cuisine afin de fabriquer un son Afropop moderne Camerounais aussi éloquent que ceux du X-maleya. Ce fut le cas avec Sidney, Museba mais dans lesquels on sentait la forte dominance du Naija style.
2012, la révolution passe par le X-maleya
Sur ce terrain timide et peu dynamique, le groupe va poser son empreinte forte dans la légende avec leur album « Tous ensemble ». 11 titres ( dont 02 plages instrumental) qui vont être tous populaires et connus dans la nation. Des tubes extraits de ce disque à l’instar de « Tchokolo » qui sera 1er sur le classement des hits la chaîne Trace Africa .
Cet album laissera un très gros impact, car le X-Maleya a montré l’exemple pour se démarquer. Le trio va tout révolutionner, du son à l’image, la qualité des clips et la touche d’identité. Du son désigné, avec des rythmes locaux (makossa, assiko …) couplés aux musiques modernes (Hiphop, Rap, Rn’B), des reprises et influences de nombreuses légendes de la musique Camerounaise à l’instar d’Eboa Lotin. On ne pouvait pas arpenter les rues sans écouter du X-maleya toutes les 10 minutes. Vendu à des centaines de milliers d’exemplaires et piraté comme jamais, l’album sera le disque de l’année et le groupe X-maleya raflera tout aux Canal 2’Or 2013.
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Les chansons du X-Maleya avaient réussi à résoudre le problème idéologique de la consommation du type de musique. Les plus âgés et les plus jeunes se retrouvaient dans leurs styles ils ont réussi à fédérer les générations distantes. Je me souviens de ce Directeur général d’une société de la place qui en leur remettant leur trophée aux Canal 2’Or, a dit « Voici l’avenir de la musique Camerounaise »
L’exemple
Le groupe X-Maleya, désormais crédible et surtout bancable. Certains n’hésiteront pas à suivre leurs traces en fabriquant un Afropop Camerounais. C’est le cas de Duc-z qui en 2012 fera le tube « African Mamy ». Bien d’autres suivront, peut-être pas avec le même potentiel, mais la musique Camerounaise va rentrer en laboratoire et bientôt on verra les effets. Des artistes tels que Prosby, Numerica, Negrie, Djibril, Michael Kiessou feront aussi le pas vers l’Afropop.
Une carrière
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Après l’album « Tous ensemble », le groupe aura une visibilité et un positionnement continental. Spectacles, distribution, nominations aux awards, les sollicitations s’agrandissent. Tandis qu’au pays, ils sont le summum de la musique (populaire). En 2013, le groupe va signer son retour avec un nouvel album intitulé « Révolution ».
Un prolongement de ce qui se faisait déjà. Joie, ambiance, messages variés, partage et surtout une dimension nouvelle du son. Dans cet album, la musique fera un fort penchant sur les sonorités électroniques. Des tubes tels que « Bouge », «Mon ex » avec le chanteur nigérian J martins, « Hola me » et « Bye bye » ect…
En 2016, le groupe revient avec autre album de 15 titres intitulé « Playist », avec pour des morceaux à succès tels que « Doumba » ou « Mon mariage ». Dans cet album, on a pu constater une ouverture aux rythmes tels que le bikutsi, l’afro beat, le merengue et le reggae qui ont été exploités.
L’Afropop Camerounais a bien évolué et désormais, le groupe X-Maleya n’est plus seul. De nombreux artistes émergent depuis 2013 avec des styles et couleurs différentes à l’image de variété musicale Camerounaise. Les featurist, Locko, Mr Leo, Salatiel, Dynastie le tigre et bien d’autres. Aujourd’hui, le groupe X-Maleya inscrit dans ce tremplin reste la plus grande référence de ce registre sur les 10 dernières années au Cameroun. Pionniers, ils ont contribué à le développer, le rendre consommable & rentable.
En 2017, le groupe a célébré ses 10 ans de carrière. Pour revenir un peu en arrière, il faut dire que le X-Maleya existe depuis 1998, le groupe à la base faisait de la danse hiphop avant de s’orienter vers la musique. Leur premier album sorti en 2007 n’a pas connu le succès, mais montrait déjà leur vision. Le Cameroun peut être fier de ces artistes. Alors qu’une fausse rumeur courait dernièrement sur une potentielle séparation, le groupe a démenti et reste davantage soudé.
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Dans 10 ans quand on parlera du X-Maleya, on verra cette image d’un Boys Band, un héritier d’Eboa lotin qui chantait en langue Bassa’a (Roger)- Un chanteur Rn’b/ Pop moderne qui chantait doux avec un style séducteur (August) – et un guitariste Métisse qui rappait sur certaines plages (Hais). Trois jeunes à l’allure physique de Michael Jackson ayant fait rêver, ayant guidé et donné une voix à la musique Camerounaise. L’un des meilleurs Boys Band de la décennie 2009-2019, et peu être plus dans la musique Africaine.